mardi 22 mai 2007

Si tu passes a Fergana, n'oublies pas de t'arreter...

La Vallee du Fergana n`est pas sur le trajet des bus de touristes et peu de bagbackers s`y arretent. C`est souvent un lieu de passage ou de pause d`un jour entre l`Ouzbekistan et le Kirgyzstan sur la route de la soie. Il y a en effet tres peu de monuments qui meritent le detour apres ceux visites en Ouzbekistan et, autre aspect purement pratique, les hotels et guesthouses ne courent pas les rues. Sur la carte, cette vallee qui est une des regions a la plus forte densite d`Asie Centrale, ressemble a une excroissance noueuse, qui aurait pousse sur le flanc droit de l`Ouzbekistan. Coincee entre le Tadjikistan et le Kirgyzstan, cette zone a ete decoupee avec diligence par les sovietiques, qui n`ont pas oublie de l`enrichir de multiples petites enclaves, souvent non repertoriees sur les cartes.
“ Les lieux que je prefere en Ouzbekistan ? Ma ville natale Tashkent bien sur, et la Vallee du Fergana parce que les gens sont super la-bas ”, nous avait repondu un ouzbek, au tout debut de notre sejour en Ouzbekistan. On y est donc alle pour constater par nous-meme, et on n`a pas ete decu. Du fait, certainement, de la faible frequentation touristique, les rapports sont beaucoup plus detendus et plus sains. On a de nouveau ete accoste par des jeunes dans la rue qui etaient curieux et voulaient simplement nous parler, ce que nous n`avions plus vu depuis l`Iran. A la recherche de notre hotel a Fergana, on a interroge un homme et bientot un groupe d`une petite dizaine de personnes s`est constitue, et ce n`est qu`une fois assures que nous allions etre pris en main par notre hote, qu`ils se sont eparpilles, quinze minutes plus tard. Une jeune fille parlant anglais rencontree en matinee dans le bus pour Richtan, au sud de la Vallee, ne nous a quitte que vers 17h, quand nous avons pris le bus pour rentrer a Fergana. Elle nous avait accompagne durant notre dejeuner, avait tente de nous mener vers les ceramistes reputes de cette ville – dont elle avait ete detournee par un chauffeur de taxi lui-meme ceramiste – et nous avait suivie dans nos visites, comme si nous etions ses invites. On se sentait un peu moins “un touriste de plus” et, l`ambiance tres paisible et decontractee des villes ont fini de nous ravir. D`autant que les nombreuses petites mosquees et les quelques edifices a visiter se revelaient etonnamment depaysants : finies les constructions timourides grandioses et monumentales, nous decouvrions des architectures en bois tres travailles, aux plafonds peints de couleurs vives et gaies et aux forets de colonnes sculptees.
Et ces espaces etaient des lieux de vie, non des sites simplement touristiques. La cours de la mosquee de Richtan accueillait meme lors de notre visite des repas arroses de vodka... nous avons du trinquer avec quelques-uns. Christophe a eu droit a de belles demonstrations de karate par des garcons de 10-12 ans dans une salle de priere de la tres belle mosquee de Marguilan. Pendant ce temps, nous (deux francaises, un canadien et un irlandais) discutions avec un vieux a barbe blanche, un homme d`une quarantaine d`annees qui connaissait chanteurs et acteurs francais, et un groupe de jeunes, qui connaissaient toutes les capitales d`Europe et la partie francaise du Canada. Tous venaient de sortir de la priere et aucun ne correspondait a l`image que nous nous faisions des musulmans de la vallee du Fergana.
Cette region est reputee extremiste et consideree comme une poudriere politiquement. En fait d`islamisme, nous avons vu de nombreuses femmes voilees dans des tenues assez colorees. Rien a voir avec les tchadors noirs iraniens. Beaucoup d`hommes et de garcons portent les calots noir ou blanc, signe ouzbek de croyance musulmane. Et il nous a fallu se voiler, avec Francoise, pour visiter la mosquee de Marguilan. L`islam se repand au meme rythme que la croissance du nombre de personnes en difficulte economique. Ceux-ci trouvent un appui aupres de groupes religieux, plus ou moins extremistes, qui bien evidemment en profitent pour embrigader des jeunes.
Mais bien evidemment, en tant que touriste, cette pression religieuse passe totalement inapercue. Et il est encore plus difficile d`apprehender cet islamisme montant quand on observe dans une meme rue des femmes ouzbeks habillees traditionnellement et des femmes russes aux jambes nues sous leur jupe tres courte et au decollete provoquant. Les deux univers cohabitent, sans se melanger et sans, apparemment, se deranger. Le contraste peut etre pourtant choquant. Dans un restaurant en plein air qui fait discotheque le soir, au fond de la piste de danse, trone un ecran geant sur lequel on peut se delecter du spectacle de “chanteuses” russes, qui se tremoussent dans leur tenue digne d`un bikini. Mieux encore, dans ce meme lieu, nous avons assiste a une danse du ventre... executee par deux russes magnifiques. D`abord sur scene, elles sont ensuite venues se tremousser tres savamment devant chaque table ou la gente masculine ouzbek un peu emmechee les devisagaient sans retenue.
“ Vous devez partir avant 17h de Richtan. Il ne faut pas que vous tardiez a rentrer sur Fergana.” Il est 15h et on vient juste de commencer a visiter Richtan. C`est la deuxieme fois que la jeune rencontree a Richtan nous repete cette mise en garde. D`apres un autre jeune, il y aurait des manifestations a partir de 17h et il vaudrait mieux que nous ne soyions pas la. Que se passe-t-il ? Quel est le probleme ? On n`en sait rien mais ils ne paraissent pas tranquilles et on decide de s`en aller en suivant leur recommandations. Le lendemain, par l`intermediaire d`un policier, on apprend qu`il y a eu des tensions entre tadjiks et ouzbeks a Richtan. Pourquoi ? Est-ce meme vrai ? On ne le saura pas. Le langage de bois et la censure sont efficaces.
Ce qui est certain c`est que ce mois de mai est sous tension. Nous sommes le 19 mai et il y a deux ans, le 13 mai 2005, a ete perpetree par le gouvernement ouzbek une repression sanglante a Andijan, dans le nord de la vallee. “La nuit du 12 mai au 13 mai, un groupe armé avait libéré 23 hommes d’affaires d’Andijan, accusés d’islamisme par le pouvoir. L’armée était intervenue et, selon des témoins, avait ouvert le feu sur les insurgés, mais aussi sur les milliers de manifestants venus les soutenir et réclamant une amélioration de leur niveau de vie.” (http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=5386) Resultat, plus d`une centaine de morts, dont des femmes et des enfants, une dizaine selon les sources officielles. De nombreux pays ont condamne cette action et actuellement, le president Karimov tente d`amadouer l`Europe avec des garanties d`ouverture pour que les echanges commerciaux se perpetuent. Mais dans la vallee du Fergana, dans laquelle nous ne pouvons penetrer qu`apres un controle et un enregistrement du passeport, la pression du dictateur ne peut qu`exacerber la revolte. Paradoxalement, cette region etait traditionnellement pro-gouvernementale et elle represente surtout un enorme potentiel economique pour l`Ouzbekistan. En effet, les usines de Daewoo y produisent les inevitables petits taxis, les champs de coton abondent et soie, ceramiques et calots traditionnels y sont fabriques.

mercredi 16 mai 2007

La vie la-bas

Un miroir de couleurs etincelle sous les rayons du soleil matinal. Chatoiement de vert, eclats de bleus, reflets turquoises et etincelles d`or tracent des courbes florales ou des angles de motifs geometriques sur plus de trente metres de haut. A droite, des biches blanches sont poursuivies par des lions, a la fourrure de tigre . Un soleil a visage humain aureole de ses multiples rayons le dos de ces fauves. A gauche, lui faisant face, s`impose les magnifiques decors geometriques du pitchak (portique) de l`enorme medersa construite par Ulug-Beg, petit-fils de Tamerlan. En face, les 75 metres de large de la façade de la medersa Tillia Kari, s`impose aux visiteurs et ferme l`espace de cette place mythique, le Reghistan de Samarcande.
Khiva et sa concentration de domes et minarets aux emaux turquoises nous avaient eblouis. Les forets de piliers sculptes des mosques et palais filtrant les rayons de soleil incitaient au repos de l`esprit. Boukhara la religieuse nous avait interpelle et ravis avec sa multitude de medersa et de mosques aux decors peints, sculptes ou de mosaiques divers. Le Reghistan nous a tout simplement soufflé. Il n`y avait plus de place aux superlatifs et aux envolees verbales tres chers a quelqu`un… La beaute et la grandeur du lieu force a la contemplation ebahie. Rajoutez a cela l`odeur de l`herbe fraichement coupee, les plantations de roses rouges sur la place adjcente et la tranquilite des alentours malgre la presence d`une large avenue proche et vous comprendrez le succes du Reghistan et plus largement la douceur de vivre de l`Ouzbekistan.
La visite des villes ouzbeques est un vrai plaisir. Les larges avenues, temoins omnipresents de la periode sovietique, permettent aux nombreux mini-bus collectifs (mashrut) et aux etroits taxis Daewoo de cohabitaient tranquillement, tandis que les pietons peuvent traverser sans risque sur de larges passages bien delimites. Parcs arbores et parsemes de bouquets de coquelicots, places aux plantations de roses, avenues bordees de ce qui ressemble fort a des platanes et beaux monuments plus ou moins restaures dessinent des villes ou la tentation de flaner est a chaque coin de rue. Et entre flaner et trainer, il n`y a qu`un pas que nous franchissons avec delectation un peu trop regulierement.
On pourrait presque ne pas remarquer les gens autour de nous. Ces femmes au visage marque, a qui on donnerait 60 ans, mais qui doivent en avoir 40, et qui arrachent et ramassent accroupies, avec une petite pelle, les mauvaises herbes de ces si agreables parcs. Ces hommes qui font la meme chose mais avec tous les detrituts rencontres dans la rue : bouteilles en plastiques balancees d`une vitre de voiture, ou emballage de glaces, ... Ces jeunes filles, a Boukhara, qui tentent de vendre ceramiques et susanes (broderie traditionnelle) en parlant toutes les langues du tourisme et en harcelant la moindre personne interessee, a l`en decourager. Ces grappes humaines et masculines qui attendent a certains endroits l`arrivee d`un employeur journalier qui fera son marche d`hommes experimentes ou a tout faire.
Mais surtout ces femmes, de tout age, qui prennent les 100 ou 200 sums (c`est-a-dire 0.06 ou 0.12 euros) des personnes allant aux toilettes, en echange de papier toilette et du nettoyage. Car les toilettes, qu`elles soient dans la rue ou dans les musees, sont payantes. Qu`il y ait de l`eau ou non, qu`elles soient propres ou rebuttantes, on paye. Et rien n`est plus irritant pour une francaise raleuse qui boit trop d`eau (potomane, n`est-ce pas ?) que de devoir payer pour des chiottes repugnantes.
Et c`est la que la betise humaine fait mal car bien evidemment, on finit par ouvrir les yeux. D`après une etude d`une ethnologue lue aujourd`hui, la plupart des foyers ouzbeques, avec deux salaires officiels (c`est-a-dire declares) n`ont pas de quoi se nourrir et se vetir correctement. Un salaire moyen est de 6 ou 7000 sums par jour je crois (ca fait moins de 5 euros, donc par mois, c`est maxi 150 euros), alors que le kilo de viande est a 3000 sums. Tous ont un boulot a cote de leur travail officiel. Les flics, comme les instits, gagnent 50 dollars. Du coup, la police est completement corrompue car ils rackettent des qu`ils peuvent. Quand ils travaillent a la frontiere, ils exigent un bakchich sur toutes les marchandises qui passent. Les ouzbeques craignent de se faire arreter sur la route car les policiers peuvent exiger des sommes assez fortes en echanges de leur liberte. Et de nombreuses boites a peine creees font faillite, les pots-de-vin et le prelevement de leur marchandise aux postes de controle ayant eu raison de leurs moyens. Les profs font souvent taxis ou ont d`autres activites après leur boulot.
On est alle mange chez un ouzbeque un soir a Boukhara, qui part tous les ans, de decembre a avril a Moscou pour travailler dans le batiment. Il parait que 30 % des ouzbeques partent ainsi cinq mois de l`annee pour faire le travail que ne veulent pas faire les russes. Cet homme dit n`etre paye que la moitie de ce que sont payes les russes, et s`insurge d`etre traite par les russes comme un chien. “Du tant de l`époque sovietique, on etait les egaux des russes, on etait paye le meme salaire et considere de la meme maniere”, nous a-t-il declare.
L`independence, en 1991, a totalement fait basculer l`economie ouzbeque et la grande majorite des gens ne s`y retrouvent plus. Le niveau de vie continue d`augmenter alors que les salaires stagnent. Les soins medicaux et beaucoup de ressources naturelles etaient pris en charge par le gouvernement russe et font partis actuellement des frais a la charge des foyers, sans aide de l`etat. “On a le coton, la soie, du gaz, du petrole et regardez comment on vit”, nous prend-il a temoin. “Le gouvernement est completement corrompu et l`argent ne va dans les poches que de quelques-uns. Les plus grands hotels des villes touristiques appartiennent a la fille du president.” La redistribution est un mot oublie du gouvernement.
Du coup, beaucoup se tournent vers l`islam et certains mouvements qui apportent un reconfort spirituel et une entraide dans les communautes. L`islam est modere en Ouzbekistan car le gouvernement se veut laique. Mais dans les campagnes les gens se sentent delaisser par l`etat et trouvent une aide dans des mouvements plus ou moins radicaux. Les jeunes dans certaines regions s`entrainent pour une lutte armee au nom de l`islam, sans etre spirituellement islamistes. Karimov qui lutte contre l`islamisme est en train de jeter l`ouzbekistan dans un islamisme de revolte, qui lui eclatera au visage.
En tant que touriste, on ne ressent absolument pas cet aspect des choses car on voit tres peu de femmes voilees et d`hommes avec turban. Les femmes semblent assez libre et dans les villes, les tenues peuvent etre tres legeres. Mais, des qu`on s`eloigne des villes et de l`influence russe, on se rend compte que la societe est tres traditionnelle et que son fonctionnement est regit par une repartition tres concrete des taches. La femme est generalement “l`esclave” dans la maison de sa belle-mere. Les mariages sont arranges pour la tres grande majorite des cas et le choix de la belle-fille depend de ses qualites menageres. Elle doit pouvoir faire le pain, cultiver le jardin, s`occuper des animaux (vaches en general), faire a manger pour tout le monde (parfois une dizaine de personnes), etc, tout en continuant parfois a travailler, si son mari le lui permet. Quand le deuxieme fils vient a se marier, les parents payent une maison au premier fils et sa femme, et c`est au tour de la nouvelle belle-fille de tenir la maison.
Nous avons ete invite par un jeune ouzbeque de 23 ans, Alicher, a manger et dormir chez lui un soir. Il est marie et a un bebe de 2 mois. On a debarque chez lui a minuit passé et on a ete accueilli par sa mere et sa belle-mere, une voisine. On nous a installe, servi a manger et a boire et Alicher nous a montre toutes les photos de son marriage. Il y avait une coupure d`electricite chez eux et on a echappe a la video du marriage… Il nous a presente a son bebe et a son frere et au bout d`un moment, ne voyant pas sa femme, j`ai demande si elle dormait. A sa reponse negative, je n`ai su que repondre et, voyant mon incomprehension, il a demande a son frere de la faire venir. Si je n`avais pas demande, nous ne l`aurions certainement pas vu car les femmes, sauf les belles-meres, n`ont pas le droit d`etre avec les invites. Elles ne sont la, en gros, que pour repondre aux besoins des hommes. Francoise, une anthropologue francaise, qui est reste en observation dans une famille ouzbeque pendant plusieurs semaines nous a dit que les femmes n`ont jamais le temps de manger attablees, car elles sont generalement derangees pour amener un verre, un plat, debarasser ou faire une tache dans la maison, sur la demande des hommes. Un allaitement peut etre arête et repris pour ces memes raisons. La femme ne semble avoir un statut que quand elle devient belle-mere, vers 40 ans. Et a cet age-la, elles sont souvent usees.

lundi 7 mai 2007

N'est pas ouzbeck qui veut...

Hello a vous tous
Nous voici dans la republique d'Ouzbekistan depuis 14jours. Il nous reste encore 16 jours ici. L'arrivee le 23 a Taschkent a ete une surprise pournous, quelle chaleur, que d'espace, que d'arbres, quede tranquillite. On s'est demande ce qui se passait.Apres l'Iran ca fait bizarre, d'autant que la veilleon avait fait nuit blanche pour prendre notre avion.Apres une journee a -2 a l'heure, on est parti touttranquillou visiter la ville. On a bien aime la capitale. Un vrai musee, biendifferent de Boukhara ou Khiva, de l'ere sovietique.Les rues immenses et vides du centre, donnent sur uneplace gigantesque ou tronent les lieux du pouvoir, unestatue a la gloire de l'ouzbekistan. On se croit ungosse perdu dans un jeu d'adulte...Mais malgre tout ca a du charme, en tant que touristebien sur. On a toutefois un peu de mal a croire que c'est lacapitale d'un pays, parce que y'a pas grand monde.Tres vite on se rend compte, en quittant Taschkent,que c'est bien la vile principale. On trouve toutesles marques europeennnes, russes. La population russeest regroupee pour la majorite ici. La vie nocturne existe, concerts, operas, boites denuit... tout ce que tu veux tu peux l'avoir, il fautjuste le trouver, pas te tromper de rue (pas toujoursevident pour nous qui etions un peu perdus au debut).Le plus interessant a Taschkent ca a ete la vision etla representation du Pouvoir, la gloire aunationalisme Ouzbeck. Tout autant dans les musees quedans les monuments. Le musee du peuple Ouzbeck esttres interessant et illustre bien cela. Je vous invitea jeter un petit coup d'oeil sur notre blog photo. Dans ce musee vous apprenez que si vous etes pas neeen Asie centrale et encore plus en Ouzbekistan vousetes une merde. Plus serieusement, le musee a une vocation historique.Il part de la prehistoire et remonte, des fois tresvite par manque de pieces, jusqu'a aujourd'hui. Lesperiodes les plus interessantes pour mon propos sontle debut et la fin. La prehistoire, nous apprenons que le facies del'homme moderne provient de l'ouzbekistan, c'est laque l'homo sapiens s'est forme morphologiquement etqu'il s'est dissemine dans le reste du monde, allantjusqu'a coloniser l'amerique (les indiens et lesIncas).Nous apprenons aussi que l'Asie centrale est le lieuou se sont le mieux epanouis les grandes religions...Tout cela est surement proche de la verite, mais cafait un peu trop.Apres une visite fort interesante, ou l'on a puadmirer des pieces de cultures tres peu connues enFrance comme celles de l'empire Kouchan, ou l'on a puobserver un des derniers Bouddha d'Ouzbekistan on sedirige vers le present.Sur le trajet on est guide par de grandes fresques quiventent la puissance et la gloire des figuresnationales, Tamerlan est un des plus beaux exemples.Nous arrivons donc au present, ou l'on nous montretoutes les realisations techniques et industrielles dupays, et ou surtout on nous presente la democratieOuzbeque. Nous pouvons admirer le president de larepublique avec tous les grands de ce monde dePoutine, en passant par Bush, Schroedder (ortho), lepresident Chinois... Nous voyons le president avecKisinger alors qu'il vient soutenir les americainspour le 1er anniversaire du 11 septembre... nous levoyons aussi avec les sportifs avec les enfants, brefon en fait une over dose dans ce musee.C'est pas plus mal, parce que hors de taschkent ilnous casse moins les pieds, on le voit de temps entemps mais c'est rare.On sent bien qu'on est dans le lieu du pouvoir. Lapolice est aussi particuliere a Taschkent, puisqu'ons'est fait arreter par les flics pour controler nospapiers alors qu'on descendait dans le metro (il fautsavoir que le metro sert aussi d'abris anti atomiqueou aerien et qu'il est interdit de le prendre enphoto) les flics nous ont arretes, amenes dans unepetite piece et nous ont questionnes pour savoir cequ'on faisait ici. tout le long ils nous disaientl'ouzbekistan c'est bien... Ils etaient pas tres mechants, ils s'ennuyaient etetaient pas trop futes. Ca a ete la seule fois ou ilsnous ont fait chier. Hors de la capitale, les flicssont absents (en tout cas des lieux touristiques) oulorsqu'ils sont presents on ne les remarque pas trop.Bon n'allez pas croire qu'on est a la periode deStaline ici. On peut s'abreuver de culture americaine(par exemple dans le cyber cafe on ecoute du rock quifleure bon le rage against the machine, avant du rap-NTM- et gras de EMINEM...), on peut consommer. Lesgens ont l'air moins contraints qu'en Iran, plus encontact avec l'exterieur.Pourtant on trouve ce pays pauvre, beaucoup plus quel'Iran. On a l'impression que l'on est dans un paysen stand by. C'est difficile a decrire, je sais pas cequ'en pense ceux qui y sont alles (sarah par exemple).C'est un melange de roots et de modernite. Par exempleles cars longue distance sont tous presque francais,on peut voir les rapides du sud-est, les cars qui fontles circuits Nantes, Rennes ... Ce sont tous des card'occas rachetes en France, en Italie... ils ne sontpas repeints, c'est amusant. Les routes sontdefoncees, tu fais plus de virages pour eviter lestrous que pour tourner, de toute facon tu tourne pastrop parce que y'a que des lignes droites. Les centressont agreables, les batiments sont souvent recents(aBoukhara et Taschkent) mais des que tu vas dans lesquartiers d'habitations c'est plus roots. On peut y trouver un cote desuet, mais en fait c'estaussi pauvre (mais des fois c'est encore assezsurprenant notre notion de la pauvrete est mise a mal)On manque pas mal de cles, d'explications. Il y aaussi de nombreuses coupures d'electricite. A Tashkentil y a un gros bazard dans le nord de la ville ChorsuBazard, un lieu super agreable, plein de vie. Je l'aiprefere a tous les bazards iraniens qui sont plusbeaux, mais moins bordeliques, mais a une des sortiesse rassemblent tous les jours des dizaines voire descentaines d'ouvriers sans emplois, ca va du plombier,a l'electriciens (les plus qualifies ont une pancarteautour du cou montrant leur formation), a des gars quin'ont que leurs bras. Les patrons passent, prennentles gars dont ils ont besoin. Tu reviens le soir vers21 heure y'a encore des gars qui attendent je sais pasquoi (ou du moins qui n'attendent surement plus le jobqu'ils n'ont pas eu ce jour-la). Ceci n'est qu'unexemple de ce que l'on voit, certaines photos vous lelaisserons mieux observer.D'un autre cote, les gens sont tres agreables, mais unpeu plus distants qu'en Iran. On pense, pour deuxraisons soit ils ne parlent pas l'UK (parce quelorsque Maylis parle russe les gens sont plus cool ettres bavards) soit parce que dans certains lieux il ya trop de touristes. On discute un peu avec les genspar-ci par-la. Mais rien a voir avec l'Iran.Autre sujet les femmes, quand on est arrive aTaschkent quel plaisir de voir des jeunes filles(18-25 ans) en mini jupe, les cheveux a l'air lesregards qui trainent, les amoureux qui s'embrassentdans les jardins publics. Bref tout est normal... On a dormi un soir chez un gars Alisher, on l'avaitrencontre dans le bus. Bien cool, il parlait pas superbien anglais mais on arrive a se comprendre. Ilinsiste et on va dormir chez lui. Il nous dit qu'il a23 ans, il est etudiant en ingenieurie electrique, ilest marie et il a un petite fille de 2 mois.On arrive chez lui vers 00 h (apres que notre bus soittombe en panne en plein desert) on commence a mangertous les trois. On rencontre son frere, sa mere, safille... et on voit pas sa femnme. Maylis surprisenous demande si elle dort... Alisher nous dit qu'ellene dort pas. Au bout d'un moment il va chercher safemme comprennant notre incomprehension.En fait si Maylis n'avait pas parle d'elle on nel'aurait pas vu du soir. En discutant avec Alisher (ungars qui a pas l'air trop grave) on apprend qu'unefemme marie ne doit pas fumer, ni boire de l'alcool nichanter...Bon et bien encore un contraste. Une surprise. Enlisant les guides on voit que 40 % d'entre ellessubissent des sevices conjugaux et menent souvent unevie d`esclave sous le joug de la belle-mere. Bref, on voit pas mal de choses, mais on a pas mal dequestions en tete. Beaucoup de questions sans reponse. Beaucoup d'ideesfausses parce que mal comprises. Il nous manque debonnes discussions avec les gens ici. Ce que nousavons ecrit doit etre a nuancer. Ce pays est plus dura cerner que l'Iran car ce n'est pas un culture quinous est proche. Il y a un melange de culture russe,ouzbeck, un peu d'Islam (meme s`ils semblent s'entaper, ils pratiquent mais on a pas vu de tares).Voili voilou un tres bref appercu de nos impression etde notre entree en Asie Centrale. L'ouzbekistan pourle moment c'est un petit mystere, mais un beaumystere.
Bon et bien a plus
Bon anniversaire a mon papa Andre ne le 07/05.
Merci a Nicolas Sarkozi et a ses electeurs pour ces 5ans de bonheur a venir.
Maylis et Christophe