mercredi 28 mars 2007

Zoroastrisme et mazdeisme, source de l`Iran actuel

En se dirigeant vers Yazd, depuis Ispahan, on etait bien evidemment impatients de decouvrir la vielle ville de Yazd, "classee parmi les plus anciennes du monde par l`Unesco" (dixit notre cher Lonely Planet). La perspective de ses ruelles etroites et sinueuses mais paisibles, a la belle couleur ocre chaudement illuminee par un soleil radieux ne pouvait nous laisser de glace... et faillit nous faire litteralement fondre. Ce qui nous attendait a Yazd etait aussi une vision plus approfondie du zoroastrisme, en tant que religion minoritaire actuelle mais aussi en tant que berceau de la culture iranienne. Fetes et evenements importants de cette religion, qui pourrait etre anterieure a l`apparition du judaisme, et de celle du mazdeisme, marquent encore actuellement le calendrier et le quotidien des iraniens, comme Norouz qui est a l`origine une fete mazdeene.
A Yazd et ses alentours se trouve la communaute la plus importante de zoroatriens en Iran et on peut y trouver aussi les vestiges les plus nombreux de ce culte. On a pu donc visiter un temple moderne zoroastrien, surmonte du symbole du dieu Ahura Mazda reprenant un motif achemenide d`homme-oiseau, et contempler derriere sa vitre une flamme sacree, transferee a Yazd vers 1940, qui brulerait depuis 1500 ans ! La religion zoroastienne a pour fondement de penser, parler et agir honnetement. La terre et le feu sont des elements sacre et ne doivent pas entrer en contact avec un cadavre humain. Les zoroatriens ont donc adopter l`exposition des corps dans des tours du silence, grandes constructions circulaires a ciel ouvert, dont le sol etait en pierre et sur lequel on deposait le cadavre quelques heures apres sa mort. Et voila comment cela devait se passer : vautours et corneilles dechiquettaient le corps et les os etaient jetes dans un trou au centre de la tour. C`est ragoutant n`est-ce pas ? Actuellement les corps sont enterres dans des tombes dont les murs sont recouverts de ciment, matiere "inerte". Bref, on peut visiter quelques tours du silence en Iran. On en avait vu une aux alentours d`Ispahan, sur une colline dominant la vallee. Mais a Yazd, c`est encore plus impressionnant. Comme dit Chrisrophe, les zoroastriens doivent aimer la dramatisation des lieux car deux de ces tours se trouvent dans le sud de Yazd, dans une zone totalement desertique. La dimension de ces tours ecrase le visiteur qui est aneantit de toute facon par la cote qui l`attend pour monter a la tour. Une fois parvenu en haut, le paysage montagneux et aride qui s`offre au regard peut nous renvoyer a certaines questions existentiallistes du genre, pourquoi j`existe et la vie humaine ne serait-elle pas qu`un passage inutile et illusoire dans ce vaste monde ? Mais le soleil nous rappelait a notre pauvre existence humaine, donc on ne s`est pas attarde...
Aux alentours de Yazd, on a visite le temple du feu de Chak Chak, un site creuse en haut d`une paroi rocheuse qui surplombe un paysage superbe de desert et de montagne. C`est un site de pelerinage ou d`autres touristes ont vu un mariage zoroastrien se deroulait : les gens mangeaient et dansaient avec joie. Les femmes se devoilent souvent quand les zoroastriens sont entre eux et ce sont les seules personnes qui ont le droit de boire de l`alcool en Iran, meme si je suis crois qu`ils seraient poursuivis par la police si on les prenait sur le fait.
Persepolis, la mythique Persepolis, a ete construite au 6e avant notre ere dans le but, non pas d`en faire une capitale adminitrative ou commerciale, mais pour feter Norouz. Toutes les nations dominees par l`empire achemenide de Darius Ier devaient presentaient leur tribut au Roi des Rois. Les bas-reliefs magnifiquement conserves des escaliers menant a la grande salle d`audience representent la procession des tributaires des anciennes regions d`Inde, d`Afghanistan, de la plaine d`Asie Centrale et de Turquie. Je pense que vous pourrez voir quelques-unes de ces representations et des bas-reliefs du Roi des Rois tuant un taureau et un griffon sur notre blog... dans quelques temps. Je pense qu`il est impossible de decrire avec des mots ce site gigantesque, ryhtme d`enormes colonnes au chapiteau en forme de taureau et de portes monumentales aux bes-reliefs en plusieurs registres et aux inscriptions ressemblant au cuneiforme. Bref... a decouvrir en image prochainement.
Certains evenements marquants des religions pre-islamiques ont meme ete "recuperes" par l`islam et sont souvent un marqueur du nationalisme ambiant. Ainsi, le Zurkhaneh, qui veut dire "maison de force" en farsi, est un lieu d`entrainement qui n`a rien a envie a nos chers gymnasium. Tout y est : le coach, la musique entrainante, les sportifs en tenues decorees et les instruments de torture. La difference, de taille, vient de quelques points representatifs de cette expression culturelle iranienne. Le coach semble pouvoir etre tour a tour un de ces plus "endurcis" pahlevan (gymnastes) ; la musique est celle d`un tambour joue par le morshed (guide) qui chante en meme temps et qui peut etre accompagne d`un autre tambour ; les pahlevan ont des pantalons arrivant au-dessus du genou, faits de toile rayees souvent decorees de motif de ce qui pourrait etre une plume ou une queue de paon et dont la taille est dessinee par une bande de cuir finement coupee ; et les instruments vont de la petite planche en bois a des arcs en metal, en passant par la lourde massue pesant jusqu`a 40 kg. Les gymnastes, accompagnes de la petite planche en bois, penetrent dans une fosse ronde de 15 m2 environ en saluant respectueusement le guide-musicien. Ils semblent "benir" les pieds de la planchette avant de la poser a terre et de s`adonner a des series de pompes et d`etirements varies. Le tout rythme par la musique et le chant du guide. Ensuite, ils passent aux massues de taille parfois impressionnantes et font saillir les muscles de leur bras, epaules et torse de facon tres... virile. Puis, pour conjuguer force a equilibre et maitrise de soi, ils tournent sur eux-memes, les bras tendus, un peu comme les derviches tourneurs. Les plus fins et les plus jeunes y sont les plus habiles et on a eu droit a des tours prodigieux. Notre spectacle s`est termine par un maniement d`arcs en metal au-dessus de leur tete. Si je dis spectacle, c`est parce que cette seance etait bien loin d`etre intime. Plus d`une centaine de spectateurs (qui s`est renouvelee) se tenait, attentifs et admiratifs, autour de la fosse. L`origine remonte a l`epoque pre-islamique. Interdit au debut de l`epoque islamique, il devient le symbole d`une resistance nationale et du shi`isme, et s`est transforme pour devenir aujourd`hui un symbole nationaliste motive par le gouvernement. Chaque exercice est introduit par une courte priere a l`adresse de l`Imam Hossein (ou Ali je ne sais plus, desolee) que tous les pahlevan recitent en coeur et le spectacle est coupe vers la fin, par une priere general, dirigee vers la Mecque.

dimanche 25 mars 2007

Noruz : bonne annee et vive la prosperite !

Ahhh ! Norouz, le nouvel an iranien et ses festivities… Deja a Teheran, lors de notre balade en montagne, on avait pu sentir la gaiete des gens, la joie de se retrouver entre amis pour les premiers beaux jours de l`annee et la febrilite des jeunes dans le maniement des petits petards qui vous claquent dams les jambes. A Kashan, lors d`une balade en voiture avec des iraniens rencontres dans notre hotel, on avait observe avec etonnement ces groupes de gens, couple, famille ou jeunes, qui se tenaient autour de feux de bois le long des routes ou devant les maisons. Dans la nuit, ces feux qui ne paraissaient pas forcement maitrises m`impressionnaient d`autant plus qu`ils etaient accompagnes de petard et de mini feux d`artifices. Actes de delinquences purs et gratuits me direz-vous ? Que nenni. Ce sont des petits feux de joies et jeunes et vieux sautent meme parfois par-dessus pour s`assurer du bonheur dans l`anne qui suit.
Norouz est une grand fete de famille qui commence a l`equinoxe de printemps, donc le 21 mars en general. C`est l`equivalent a la fois de notre noel et de notre nouvel an. Les gens s`offrent des cadeaux et c`est l`occasion pour les familles de refaire la garde-robe de leur progenitures… toutes les boutiques sont donc prises d`assaut les jours precedents. La date exacte du Norouz etant calculee par rapport aux etoiles, la date de l`evenement bouge chaque annee. Cette annee, c`etait 3h30 du matin, la nuit du 20 au 21 mars. Cette fete se passe en general en famille, comme Noel pour nous, et en partie autour d`un bon repas. Dans chaque maison, une table speciale Norouz est dressee avec les "sept S", 7 objets symboliques qui commencent, en persan, par la lettre S : graines germees, ail, pommes, jujubes, vinaigre, halva, piece d`or , bocal de poisson rouge et oeufs durs (un pour chaque enfant). En plus, un miroir, un coran et des confiseries. Le soir de Norouz, on etait les invites d`une famille iranienne, rencontree deux jours avant dans un restaurant. Ils etaient accompagnes de leur professeur particulier en anglais qui avait tenu a ce qu`on les rencontre pour leur faire pratiquer l`anglais… je pense que nous n`etions pas des bons exemples pour eux mais pour nous c`etait plutot sympa. Il s`est avere que le pere de famille est un prof d`art plastique, peintre lui-meme, qui nous a montre le lendemain soir ses dessins qu`il faudra qu`on arrive a vous faire decouvrir un jour car on les a vraiment apprecies. On a passe une soiree tres sympa a parler peinture et art en general avec ce peintre et un de ses amis aussi peintre dont les peintures nous ont aussi emballe, le tout traduit par le prof tres professionnel… Bref, on est donc invite dans cette famille pour le soir de Noruz. Panique a bord. Que faut-il ramener? Comment faut-il s`habiller? Pour la premiere question, on se decide pour des gateaux (etonnant pour Christophe non?), des parfums francais et une Barbie (et oui on sait, on aurait pu trouver mieux mais il semble que ce soit aussi universel que le coca !) pour la fillette. Et pour la tenue, on a fait des frais pour une belle chemise pour Christophe et pour un beau voile bordeau pour moi…Le soir dit, un peu impressionnes, on est accueilli par la famille qui nous a offert un petit festin, des petits gateaux et une ambiance vraiment chaleureuse. Le prof d`anglais s`est etonnamment detendu et on a parle politique et societe de maniere tres inattendue. C`est la premiere fois qu`on entendait quelqu`un etre positif sur l`avenir de l`Iran. De retour a l`hotel vers minuit, on trouve une ambiance tres differente : tous les jeunes touristes sont sur le toit pour attendre 3h30, autour d`un feu, avec cithare, fausse biere islamique et discussion entre baroudeurs ou tentative de flirt d`un italien aupres de la seule nana iranienne (il a eu une belle lecon !).
La periode de Norouz est aussi la periode de l`annee ou les iraniens, profitant des beaux jours, partent vadrouiller dans leur pays. Les villes de predilection sont Ispaham, Yazd , Shiraz et les bords des mers. On rencontre donc partout des iraniens touristes, en famille surtout mais parfois entre amis, qui decouvrent la ville en meme temps que nous parfois et qui nous abordent avec beaucoup de decontraction. C`est super sympa car l`ambiance est tres detendue et souvent convivial. Les restos acceuille les gens assez tardivement le midi et le rythme est plutot cool. Des villes comme Yazd par exemple, qui en temps normal est assez traditionnel, se remplit de gens venant de Teheran et d`autres villes plus modernes, ou les voiles se portent plus legerement et les tenues se font plus "decontractees". Ce qui est moins sympa pour nous, c`est que ces gens-la vont dans les hotels comme nous et qu`ils ont souvent prevus longtemps avant de reserver… pas comme nous. On avait un peu senti le vent tourne quelques jours avant Norouz car on avait eu un peu de mal a trouver un chambre. Mais ca allait encore. Car ce n`etait pas encore les vrais vacances. "Tres sympathique si vous rendez visite a des amis iraniens, cette periode [Norouz] ne se prete guere a tout autre type de voyage" (Lonely Planet… notre guide que nous aurions du plus ecouter !). Apres le 21 mars, cinq jours sont totalement feries en Iran et les ecoles et facs sont fermees pendant 15 jours. Donc, c`est la ruee vers les lieux touristiques. Beaucoup bourre les voitures de couvertures, tentes et rechauds et font des kilometres pour installer leur tente le long des rues et des parcs, en direction de lieux fetiches, comme a Shiraz, ou la rue menant et le parc a proximite du tombeau du poete Hafez, extrement populaire en Iran, sont envahis de tentes familiales. Aujourd`hui, le 25, c`est la fin des vacances pour une partie des gens, et ainsi qu`hier, on voit beaucoup de voitures (dont des Dianes) aux galeries surcharges de couvertures-matelas prendre le chemin du retour. Mais, pour les gens plus aises je pense, ce sont les hotels qu`ils prennent d`assaut en famille et les hoteliers, eux, savent tres bien comment debuter benefiquement leur annee… Nous avons voulu faire un tour dans le desert, du cote de Kerman, et la guesthouse ou nous avions pris la precaution de reserver etait passé, sans nous prevenir bien evidemment, de 15 a 50 euros !!! On s`est retrouve un peu pris au piege… Du coup on est reparti illico pour 8 heures de bus (après deja 5 heures pour atteindre Kerman de Yazd) avec pour objectif une arrivee a Shiraz a 6 heures du mat après une nuit, disons, assez courte !

jeudi 15 mars 2007

Un petit tour a Kashan et puis s`en vont a Isaphan

La “petite” ville, de 170 000 habitants, de Kashan, a quelques 230 km de Teheran, presente, entre autres, l`interet pour le voyageur de se reposer du tumulte de la capitale. Alors on en a profite… Kashan est repute pour ses maisons traditionnelles. Ce sont des sortes de palais, datant du XIXe siecle surtout, ayant ete concus pour la famille elargie (jusqu`a 15 personnes, sans compter les domestiques) de marchands s`etant enrichis grace a la route de la soie, Kashan etant une oasis et donc une etape caravaniere inevitable. Quatre de ces maisons sont visitables… et donc retapees un maximum. Dans l`une d`entre elle, tout est refait a neuf, sans trace visible des decors qui pouvaient exister avant les travaux. Cette maison est la plus impressionnante en taille et c`est un vrai dedale de salles aux décor peints ou en miroir. Une autre maison, beaucoup plus petite, et qui etait en pleine restauration de peinture, est un vrai bijou de décor peint : tous les murs sont recouverts de representations de chasse, de portraits, de motifs d`oiseaux, les plafonds, en coupole, sont peints de motifs entrelaces de vegetaux, etc. Cette maison accueille maintenant un centre culturel. Les deux autres maisons sont plus sobres dans le décor de marquetterie en miroir mais les decoration en stuc sont magnifiques. Toutes ces maisons sont “bioclimatiques” : une partie est construite au nord pour y habiter l`ete et le rez-de-chaussee est concu pour survivre au + 40 de moyenne en journee. En face au sud, les batiments sont amenages pour conserver la chaleur durant les longues nuits d`hiver avoisinant les 0 degres. Bref, tout ceci est fort ingenieux mais surtout impressionnant dans la finesse des decors.

Pour continuer dans le cote sympa, au sud-ouest de Kashan, se situe la petite ville de Fin ou se trouve l`un des jardins les plus celebres d` Iran (d`après le Lonely Planet) : le Bagh-e Fin, qui est une representation du paradis des musulmans sur terre. Dans un espace clos et vaste, le jardin arbore est divise en carres et est ceinture par un court d`eau qui s`epanouit de-ci de-la en petite fontaine ou cascade. Dans les arbres, des oiseaux volettent et gazouillent, tandis qu`au sol les hommes sont etourdis par le murmure de l`eau et envoutes par les batiments au representations peintes de la cour des qadjar (XIXe)… bref, j`en rajoute mais c`etait… delicieux ! Plus etonnant et detonnant, dans le hammam de ce jardin, des mannequins de cire nous retracent les derniers instants d`un premier ministre desavoue, qui a choisi de ce donner la mort en se tranchant les veines…
Pour finir, sur la route entre Kashan et ce jardin, on a fait la visite qui m`a peut-etre le plus impressionne sur le moment : le site archeologique de Tepe-ye Sialk. Fouille par un ponte francais du debut du XXe siecle, c`est un des plus riches sites prehistoriques d` Iran , qui a permis d`etablir une chronologie tres detaillee des periodes allant de 4000 avant au 8e siecle avant. Bref, pas mal quoi, d`autant plus qu`un batiment se dresse au-dessus du site et, pour les iraniens, ce serait une ziggourat. D`après les archeologues, ca ne peut pas en etre une, car elle est trop ancienne, mais ca fait rever quand meme !
Dans les trucs pas mal non plus a Kashan, meme si on en a deja mange des meilleures, ce sont les patisseries. Et bien evidemment les rencontres : quatres gars de Tabriz qui bossaient pour quelques jours a Kashan et qui etaient dans le meme hotel que nous. Apres deux soirees a boire du the avec eux, ils nous ont prepare a manger.
A Kashan on a fait des rencontres fortes comme ces gars dont vous parlera plus tard. Je crois que ce aui me plait le plus c’est ces rencontres perpetuelles. Dans ce pays tu peux passer ta vie a parler avec les gens, c’est assez enorme. Bon c’est normal, reviennent toujours les meme questions, sur le pays ce qu’on en pense, commemt on trouve l’accueil des Iraniens, mais bien sur la situation internationale et la politique en general. Ils sont tres implique, ils sont curieux de savoir ce que l’on pense, parce ce qu’ils veulent savoir quells sont les intentions de nos dirigeant a leur egard. Tout cela se fait dans une ambiance totalement decontractee. Pas de stress de parler de sujets comme ca. Si on pouvait faire ca en France ce serait cool. On a rencontre, pour le moment, des gens de tous les milieux. Pauvres, etudiants, des gens qui avaient un bon niveau de vie.

dimanche 11 mars 2007

Y a des trucs qui se sont passe depuis a Teheran...

Continuons sur Teheran et sa folie, son aspect schizo. Vous voulez des minettes et des minets grave a la mode sortis de la star ac pour les gars et toutes pomponnees pour les filles avec le foulard bien coordonne et bien vous en aurez pour votre argent. La jeunesse, pas specialement, doree du centre ville est comme ca. (Precision de Maylis : la tenue de rigueur pour les nanas etant le plus souvent le manteau de 3/4 de couleur noir ou assez discret et le pantalon, non serre de preference, du type jean ou droit et noir, le cote minette pomponee est a considerer au niveau du visage, tres souvent maquille. Les femmes iraniennes sont vraiment belles, grands yeux noirs plus ou moins en amande, cils et sourcils elegament dessines et/ou soulignes, les traits fins et gracieux et un sourire doux et franc. Le rouge a levre est parfois coordonne au foulard... Ca c`est pour Teheran et bien evidemment pas pour les jeunes qui portent le tchador. Mais ce qui est rigolo de constate, et qui est logique en fait, c`est que je fais elephant avec mes baskets de marche, car toutes les femmes, meme les jeunes en tchador, ont des chaussures tres sympa, type petites baskets ou beaucoup plus stylees, parfois des bottes a talon, de toutes les couleurs et meme roses, assorties aux chaussettes.) Par contre vous voulez voir ce qu'on nous montre a la TV (femmes en tchador et hommes a la mode khomemi), vous l'aurez aussi et au meme endroit.
Mais socialement teheran est bien divisee. Le nord c'est le coin des riches, proche des montagnes qui bordent la ville, on pourrait presque se croire en France. Les maisons les voitures, les magasins (la diversite des produits et la quantite) font penser a l'Europe.
Plus vous descendez dans le sud de la ville plus on s'appauvrit.
Historiquement c'est au sud qu'est nee la ville, mais les riches l'ont quitte pour se reunir au frais, entre eux dans le nord.
Bon j'arrete de faire ma critique sociale, mais en fait ca a tendance a enerver car les gens qui tiennent les reines du pouvoir eco, politique... ils vivent pas dans le sud de la ville...
On est alle faire un truc pas mal, on est alle voir le musee d'art contemporain ... Et bien on peut y voir outre des litho de Toulouse Lautrec, Van Gogh, Bonnard et autres impressionnistes (le premier qui me dit que c'est pas de l'art contemporain je lui envoie un virus) des Braques, Picasso, Miro, Calder, Giacometti, Jasper Jones, Roschenberg... Ca vous en bouche un coin... moi aussi. Y avait pas mal de monde, surtout des jeunes. Par contre les autres pieces du musee etaient plutot bizarre, on a eu droit a toute une collection de cartes du XVIIIeme siecle, des miniatures persannes, et tout un tas de tableaux d'artistes iraniens contemporain pas trop a mon gout (j'ai trouve ca un peu fade).
Pour aller au musee on a pris un taxi grace a une dame iranienne qui parlait francais sans accent. Elle est apparue tel un ange, elle nous a aide et est reparti (parce que ce jour la on aurait pu mourir aucun tacos ne voulait nous prendre), le chauffeur etait bien sympa sauf qu'il nous a parle de pigalle et des piscines en Europe (il etait alle en Italie, France et Allemagne), on sentait trop le mec frustre... (Maylis) D`autant plus qu`il ne m`a pas regarde une fois dans son retroviseur, il ne s`adressait qu`a Christophe. C`etait le premier homme de la cinquantaine qui se conduisait comme un macho. Les autres hommes sont plutot paternels et protecteurs avec nous deux.
Sinon ensuite apres avoir traine dans un parc bien tranquille on est alle dans un coffeshop prendre un the. On a rencontre un petit gars du nord de l`lran (de Marivan pour ceux qui ont une carte, un kurde) et sa petite amie de Ispahan. On etait dans ce cafe, a Teheran y'en a pas mal en sous sol. Celui-ci c'etait un lieu un peu a la mode ou les jeunes etudiants viennent fumer la Chicha et boire du The. On a fait une bonne heure de tchatche avec eux en anglais. Ici les couples se retrouvent sans probleme.
C'est la qu'on a fait notre premier vrai repas, un truc bon, bien Bon : un DIZI... hummmm
C'est un pot au feu dans une soupe de tomate. C'est place dans un pot. Tu verses la soupe dans ton bol, tu mets de leur super pain dedans que tu manges une fois imbibe et apres tu as un pilon pour ecraser les legumes et la viande (mouton) que tu verses dans la soupe et hop c'est parti. C'est de la tuerie. Les legumes c'est des pois chiches et des patates, dedans y'a je sais pas quelle epice qui donne un gout de fou.
Bon et bien oui j'ai mange de la viande, parce que sinon je vais mourrir de faim y'a pas autre chose que ca, rarement du poisson, ce sont des fous avec la viande et le riz.
Sinon, niveau bouffe on a esseye des ragouts (khoresht) de haricots ou pois casses cuits dans des sauces avec des legumes.
On a aussi gouter les brochettes mais bon ca nourri sans plus, rien de bien revolutionnaire. Le seul truc qu'on a pas vraiment aborde c'est les desserts, et la il va falloir que ca change parce qu`a Kashan, ou on vient d`arriver, ca a l'air d'etre une ville a sucrerie...
Mais le plus important de tout ces jours derniers ca a ete la rencontre avec deux gars terribles. Ali et Behrouz. Ali est iranien et parle anglais et son colloc Behrouz est turc et ne parle pas anglais. Ils etaient dans le meme hotel que nous.
Un soir je suis alle discuter un peu sans entrain, j'etais claque, dans leur chambre. ca a duree je sais plus combien de temps. On a discute au debut pas mal des traditions en Iran, France (ca va etre le nouvel an ici), puis de la vie en general et enfin des differences de niveau de vie entre la France et l'Iran, de ce qu'il pensait de son pays... bref ca a dure pas mal de temps.
Le lendemain, ils nous ont rejoint vers 13 h dans le centre de la ville et on est alle a Darakeh et Darban ;c`est au nord de la ville c'est un endroit ou tu peux surplomber Teheran, c'est dans les montagnes, tu y va en metro et en taxi et ensuite tu montes a pied.
Tu suis un chemin borde d'echoppes qui vendent des prunes et pruneaux, des boissons, y'a plein de resto... c'est tres beau de soir quand la nuit tombe, le jour c'est les montagnes qui sont jolies. Donc Ali est Behrouz nous y ont amene. En fait c'est Behrouz qui nous a toujours mene car ca fait 12 ans qu'il vit a teheran alors que Ali ca fait que quelque mois. On a passe une apres-midi vraiment super mais on a pas reussi a surplomber Teheran parce que je pense qu`il faut bien trois-quatre heures pour atteindre le sommet... et on s`est arrete manger de la viande grillee avant... Cet endroit est surprenant car c`est une montagne amenagee pour le plaisir et la detente. Resultat, de multiples et animes restos bordent le chemin encaisse de la montee et des sofas (on ne connait toujours pas le nom de ces sortes de lit de repos en fer qui sont recouverts de tapis et de coussin et sur lesquels on s`installe pour manger... la honte) sont meme installe au-dessus du lit de la riviere qui se transforme parfois en cascade. Des guirlandes scintillent partout et la musique accompagne le grimpeur encore et toujours. Bref, la civilisation est meme en altitude !!! En tout cas, on a bien respirer l`air pur de la montagne avant de redescendre dans le nuage de CO2 de Teheran.
Hier soir, samedi, Behrouz et Ali nous ont amene visiter un mausolee impressionnant, dans le sud de Teheran. C`est un lieu de recueillement et de grande ferveur ou les gens viennent prier et demander la guerison d`un proche ou d`eux-meme. Dans la partie des hommes, Christophe a vu des peres portant des enfants trisomiques pour demander leur guerison. J`ai fait la visite, etant la seule fille de la troupe, accompagnee d`une des gardienne du lieu (un peu un dragon je pense qui a reprimande deux jeunes nanas en train de jouer avec leur portable) avec un tchafor fleuri... Je me trouvais un peu ridicule parmi toutes ces femmes en noir qui, pour certaines, pleuraient...
A bientot !

jeudi 8 mars 2007

Premiers jours a Teheran

Pour ceux qui ont recu le mail de Christophe hier, ca va etre redondant mais je n`ai pas eu le temps hier d`ecrire un mail. Donc apres une escale d`une nuit dans la ville paradisiaque de Bahrein, la ville de tous les possibles et ou toutes les energies semblent inepuisables, nous sommes arrives a Teheran mardi apres-midi et le premier contact a ete rude ; Teheran est une ville survoltee, avec embouteillage, bruit et pollution a un niveau difficillement imaginable pour qui ne connait pas Dehli par exemple. Vu que je ne connais pas Dehli, ce fut un choc... D`autant que Christophe dit que c`est plus pollue et bruyant que Dehli. A cela, il faut rajouter pour moi la legere modification de perception des choses que porter le voile m`a donne le premier jour. Mon champ de vision etait un peu reduit et avec la circulation de Teheran, ce n`est pas forcement rassurant... mais avec l`habitude et un autre voile, moins a la mode de soeur Emmanuelle, c`est bien mieux. (fin de l`intro de Maylis...)
Pour les autres et pour les nouveaux sur la liste ;
Eh bien on y est toujours.
On sort a peine du musee de la ceramique et du verre. Franchement, rien que pour ce musee ca vallait le coup de venir ici. Il y avait du verre pre-islamiaque et islamique et surtout de la ceramique de le periode islamique, des 12 et 13e siecle et devinez quoi? A cette periode, les representation humaines ne sont pas interdites, loin de la et hommes comme femmes ont le type mongols, normal car Gengis Khan est passe par la. Il y a des vases au bec en forme de coq, de lion ou simplememt en forme de bec d`oiseau. Les plats ont un diametre impressionnant. Et toute cette ceramique est recouverte entierement de motifs vegetaux peints (petites palmettes et feuilles stylisees) en frise et de visage humains. Le tout peint soit dans des tons ocres et beige, soit bleu-noir-blanc, dans le style appele Minai. Dans ce dernier style, on a vu (et vous verrez aussi bientot...) un vase en ceramique ajouree (pas pratique comme contenant ... mais magnifique) peint en noir et bleu avec des motifs vegetaux entrelaces et des visages de femme en medaillon... un veritable petit bijou.Trop trop beau, vous verrez en temps utile les photos (car il ne faut pas etre trop presse dans la vie).
Sinon quoi de neuf, ici c'est l'enfer de la voiture en permanence meme si on finit par s'habituer a traverser la rue en se disant qu'on peut se faire renverser par une voiture a chaque instant. En fait je crois surtout que les conducteurs sont des brutes (les parisiens au volant sont des petits joueurs). Bon hier, apres le musee national d'iran on est alle dans un salon de the situe dans un petit parc ou les gens font du sport. C'est comme chez gymnasium sauf que c'est dehors et que c'est gratos. y'a plein d'appareils de muscu et hommes comme femmes font des exercices... mais separes. D`un cote d`une allee c`est les hommes, qui jouent au foot, font des exercices de muscu ou jouent aux echecs ou au domino et de l`autre cote, ce sont les femmes. On n`en a vu qu`une seule qui faisait tres tres serieusement ses exercices de muscu, drapee dans son tchador noir (voile qui lui couvre tout le corp, depuis les cheveux jusqu`aux chevilles). Je precise que je ne me sens pas (encore) dans l`obligation d`en porter un (c'est maylis qui ecrit ca) et heureusememt car d`apres ce que j`ai compris il est assez difficile de le maintenir en place, et je pense donc que la sportive a du faire appel a moult pinces et epingle de nourrice pour reussir a le maintenir. D`autres jeunes filles etudiaient ou se promenaient mais en tout cas, c`etait moins ludique que pour les gars...
Je ne rajouterais rien de plus a ce que Maylis vient de decrire sur le parc.
Sinon que le soir j'ai discute avec un petit gars fort sympathique qui travaille a teheran et qui est d'Ispahan. on a discute pas mal de temps ca fait que today je peine un peu alors que maylis est fraiche comme une gazelle (une corne ?).
Hier soir on a mange dans un reto salon de the, maylis du poulet au riz et moi de la truite frite. et bien on peut dire aue c'etait correct. on espere faire de meilleurs rencontres culinaires. par contre le cadre etait tres tres beau, une grande piece, plein de divan immensent (je vous dirais le nom correct plus tard) sur lequel on est couche pour manger (j'en connais en France qui font deja ca) ou boire un verre de the ou fumer la chicha.
Bon ca pourrait durer des heures par ce qu'on a vu pleins de truc,
Bises a vous tous
(message envoye le jeudi 8 mars 2007, de Teheran)