mardi 22 mai 2007

Si tu passes a Fergana, n'oublies pas de t'arreter...

La Vallee du Fergana n`est pas sur le trajet des bus de touristes et peu de bagbackers s`y arretent. C`est souvent un lieu de passage ou de pause d`un jour entre l`Ouzbekistan et le Kirgyzstan sur la route de la soie. Il y a en effet tres peu de monuments qui meritent le detour apres ceux visites en Ouzbekistan et, autre aspect purement pratique, les hotels et guesthouses ne courent pas les rues. Sur la carte, cette vallee qui est une des regions a la plus forte densite d`Asie Centrale, ressemble a une excroissance noueuse, qui aurait pousse sur le flanc droit de l`Ouzbekistan. Coincee entre le Tadjikistan et le Kirgyzstan, cette zone a ete decoupee avec diligence par les sovietiques, qui n`ont pas oublie de l`enrichir de multiples petites enclaves, souvent non repertoriees sur les cartes.
“ Les lieux que je prefere en Ouzbekistan ? Ma ville natale Tashkent bien sur, et la Vallee du Fergana parce que les gens sont super la-bas ”, nous avait repondu un ouzbek, au tout debut de notre sejour en Ouzbekistan. On y est donc alle pour constater par nous-meme, et on n`a pas ete decu. Du fait, certainement, de la faible frequentation touristique, les rapports sont beaucoup plus detendus et plus sains. On a de nouveau ete accoste par des jeunes dans la rue qui etaient curieux et voulaient simplement nous parler, ce que nous n`avions plus vu depuis l`Iran. A la recherche de notre hotel a Fergana, on a interroge un homme et bientot un groupe d`une petite dizaine de personnes s`est constitue, et ce n`est qu`une fois assures que nous allions etre pris en main par notre hote, qu`ils se sont eparpilles, quinze minutes plus tard. Une jeune fille parlant anglais rencontree en matinee dans le bus pour Richtan, au sud de la Vallee, ne nous a quitte que vers 17h, quand nous avons pris le bus pour rentrer a Fergana. Elle nous avait accompagne durant notre dejeuner, avait tente de nous mener vers les ceramistes reputes de cette ville – dont elle avait ete detournee par un chauffeur de taxi lui-meme ceramiste – et nous avait suivie dans nos visites, comme si nous etions ses invites. On se sentait un peu moins “un touriste de plus” et, l`ambiance tres paisible et decontractee des villes ont fini de nous ravir. D`autant que les nombreuses petites mosquees et les quelques edifices a visiter se revelaient etonnamment depaysants : finies les constructions timourides grandioses et monumentales, nous decouvrions des architectures en bois tres travailles, aux plafonds peints de couleurs vives et gaies et aux forets de colonnes sculptees.
Et ces espaces etaient des lieux de vie, non des sites simplement touristiques. La cours de la mosquee de Richtan accueillait meme lors de notre visite des repas arroses de vodka... nous avons du trinquer avec quelques-uns. Christophe a eu droit a de belles demonstrations de karate par des garcons de 10-12 ans dans une salle de priere de la tres belle mosquee de Marguilan. Pendant ce temps, nous (deux francaises, un canadien et un irlandais) discutions avec un vieux a barbe blanche, un homme d`une quarantaine d`annees qui connaissait chanteurs et acteurs francais, et un groupe de jeunes, qui connaissaient toutes les capitales d`Europe et la partie francaise du Canada. Tous venaient de sortir de la priere et aucun ne correspondait a l`image que nous nous faisions des musulmans de la vallee du Fergana.
Cette region est reputee extremiste et consideree comme une poudriere politiquement. En fait d`islamisme, nous avons vu de nombreuses femmes voilees dans des tenues assez colorees. Rien a voir avec les tchadors noirs iraniens. Beaucoup d`hommes et de garcons portent les calots noir ou blanc, signe ouzbek de croyance musulmane. Et il nous a fallu se voiler, avec Francoise, pour visiter la mosquee de Marguilan. L`islam se repand au meme rythme que la croissance du nombre de personnes en difficulte economique. Ceux-ci trouvent un appui aupres de groupes religieux, plus ou moins extremistes, qui bien evidemment en profitent pour embrigader des jeunes.
Mais bien evidemment, en tant que touriste, cette pression religieuse passe totalement inapercue. Et il est encore plus difficile d`apprehender cet islamisme montant quand on observe dans une meme rue des femmes ouzbeks habillees traditionnellement et des femmes russes aux jambes nues sous leur jupe tres courte et au decollete provoquant. Les deux univers cohabitent, sans se melanger et sans, apparemment, se deranger. Le contraste peut etre pourtant choquant. Dans un restaurant en plein air qui fait discotheque le soir, au fond de la piste de danse, trone un ecran geant sur lequel on peut se delecter du spectacle de “chanteuses” russes, qui se tremoussent dans leur tenue digne d`un bikini. Mieux encore, dans ce meme lieu, nous avons assiste a une danse du ventre... executee par deux russes magnifiques. D`abord sur scene, elles sont ensuite venues se tremousser tres savamment devant chaque table ou la gente masculine ouzbek un peu emmechee les devisagaient sans retenue.
“ Vous devez partir avant 17h de Richtan. Il ne faut pas que vous tardiez a rentrer sur Fergana.” Il est 15h et on vient juste de commencer a visiter Richtan. C`est la deuxieme fois que la jeune rencontree a Richtan nous repete cette mise en garde. D`apres un autre jeune, il y aurait des manifestations a partir de 17h et il vaudrait mieux que nous ne soyions pas la. Que se passe-t-il ? Quel est le probleme ? On n`en sait rien mais ils ne paraissent pas tranquilles et on decide de s`en aller en suivant leur recommandations. Le lendemain, par l`intermediaire d`un policier, on apprend qu`il y a eu des tensions entre tadjiks et ouzbeks a Richtan. Pourquoi ? Est-ce meme vrai ? On ne le saura pas. Le langage de bois et la censure sont efficaces.
Ce qui est certain c`est que ce mois de mai est sous tension. Nous sommes le 19 mai et il y a deux ans, le 13 mai 2005, a ete perpetree par le gouvernement ouzbek une repression sanglante a Andijan, dans le nord de la vallee. “La nuit du 12 mai au 13 mai, un groupe armé avait libéré 23 hommes d’affaires d’Andijan, accusés d’islamisme par le pouvoir. L’armée était intervenue et, selon des témoins, avait ouvert le feu sur les insurgés, mais aussi sur les milliers de manifestants venus les soutenir et réclamant une amélioration de leur niveau de vie.” (http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=5386) Resultat, plus d`une centaine de morts, dont des femmes et des enfants, une dizaine selon les sources officielles. De nombreux pays ont condamne cette action et actuellement, le president Karimov tente d`amadouer l`Europe avec des garanties d`ouverture pour que les echanges commerciaux se perpetuent. Mais dans la vallee du Fergana, dans laquelle nous ne pouvons penetrer qu`apres un controle et un enregistrement du passeport, la pression du dictateur ne peut qu`exacerber la revolte. Paradoxalement, cette region etait traditionnellement pro-gouvernementale et elle represente surtout un enorme potentiel economique pour l`Ouzbekistan. En effet, les usines de Daewoo y produisent les inevitables petits taxis, les champs de coton abondent et soie, ceramiques et calots traditionnels y sont fabriques.

mercredi 16 mai 2007

La vie la-bas

Un miroir de couleurs etincelle sous les rayons du soleil matinal. Chatoiement de vert, eclats de bleus, reflets turquoises et etincelles d`or tracent des courbes florales ou des angles de motifs geometriques sur plus de trente metres de haut. A droite, des biches blanches sont poursuivies par des lions, a la fourrure de tigre . Un soleil a visage humain aureole de ses multiples rayons le dos de ces fauves. A gauche, lui faisant face, s`impose les magnifiques decors geometriques du pitchak (portique) de l`enorme medersa construite par Ulug-Beg, petit-fils de Tamerlan. En face, les 75 metres de large de la façade de la medersa Tillia Kari, s`impose aux visiteurs et ferme l`espace de cette place mythique, le Reghistan de Samarcande.
Khiva et sa concentration de domes et minarets aux emaux turquoises nous avaient eblouis. Les forets de piliers sculptes des mosques et palais filtrant les rayons de soleil incitaient au repos de l`esprit. Boukhara la religieuse nous avait interpelle et ravis avec sa multitude de medersa et de mosques aux decors peints, sculptes ou de mosaiques divers. Le Reghistan nous a tout simplement soufflé. Il n`y avait plus de place aux superlatifs et aux envolees verbales tres chers a quelqu`un… La beaute et la grandeur du lieu force a la contemplation ebahie. Rajoutez a cela l`odeur de l`herbe fraichement coupee, les plantations de roses rouges sur la place adjcente et la tranquilite des alentours malgre la presence d`une large avenue proche et vous comprendrez le succes du Reghistan et plus largement la douceur de vivre de l`Ouzbekistan.
La visite des villes ouzbeques est un vrai plaisir. Les larges avenues, temoins omnipresents de la periode sovietique, permettent aux nombreux mini-bus collectifs (mashrut) et aux etroits taxis Daewoo de cohabitaient tranquillement, tandis que les pietons peuvent traverser sans risque sur de larges passages bien delimites. Parcs arbores et parsemes de bouquets de coquelicots, places aux plantations de roses, avenues bordees de ce qui ressemble fort a des platanes et beaux monuments plus ou moins restaures dessinent des villes ou la tentation de flaner est a chaque coin de rue. Et entre flaner et trainer, il n`y a qu`un pas que nous franchissons avec delectation un peu trop regulierement.
On pourrait presque ne pas remarquer les gens autour de nous. Ces femmes au visage marque, a qui on donnerait 60 ans, mais qui doivent en avoir 40, et qui arrachent et ramassent accroupies, avec une petite pelle, les mauvaises herbes de ces si agreables parcs. Ces hommes qui font la meme chose mais avec tous les detrituts rencontres dans la rue : bouteilles en plastiques balancees d`une vitre de voiture, ou emballage de glaces, ... Ces jeunes filles, a Boukhara, qui tentent de vendre ceramiques et susanes (broderie traditionnelle) en parlant toutes les langues du tourisme et en harcelant la moindre personne interessee, a l`en decourager. Ces grappes humaines et masculines qui attendent a certains endroits l`arrivee d`un employeur journalier qui fera son marche d`hommes experimentes ou a tout faire.
Mais surtout ces femmes, de tout age, qui prennent les 100 ou 200 sums (c`est-a-dire 0.06 ou 0.12 euros) des personnes allant aux toilettes, en echange de papier toilette et du nettoyage. Car les toilettes, qu`elles soient dans la rue ou dans les musees, sont payantes. Qu`il y ait de l`eau ou non, qu`elles soient propres ou rebuttantes, on paye. Et rien n`est plus irritant pour une francaise raleuse qui boit trop d`eau (potomane, n`est-ce pas ?) que de devoir payer pour des chiottes repugnantes.
Et c`est la que la betise humaine fait mal car bien evidemment, on finit par ouvrir les yeux. D`après une etude d`une ethnologue lue aujourd`hui, la plupart des foyers ouzbeques, avec deux salaires officiels (c`est-a-dire declares) n`ont pas de quoi se nourrir et se vetir correctement. Un salaire moyen est de 6 ou 7000 sums par jour je crois (ca fait moins de 5 euros, donc par mois, c`est maxi 150 euros), alors que le kilo de viande est a 3000 sums. Tous ont un boulot a cote de leur travail officiel. Les flics, comme les instits, gagnent 50 dollars. Du coup, la police est completement corrompue car ils rackettent des qu`ils peuvent. Quand ils travaillent a la frontiere, ils exigent un bakchich sur toutes les marchandises qui passent. Les ouzbeques craignent de se faire arreter sur la route car les policiers peuvent exiger des sommes assez fortes en echanges de leur liberte. Et de nombreuses boites a peine creees font faillite, les pots-de-vin et le prelevement de leur marchandise aux postes de controle ayant eu raison de leurs moyens. Les profs font souvent taxis ou ont d`autres activites après leur boulot.
On est alle mange chez un ouzbeque un soir a Boukhara, qui part tous les ans, de decembre a avril a Moscou pour travailler dans le batiment. Il parait que 30 % des ouzbeques partent ainsi cinq mois de l`annee pour faire le travail que ne veulent pas faire les russes. Cet homme dit n`etre paye que la moitie de ce que sont payes les russes, et s`insurge d`etre traite par les russes comme un chien. “Du tant de l`époque sovietique, on etait les egaux des russes, on etait paye le meme salaire et considere de la meme maniere”, nous a-t-il declare.
L`independence, en 1991, a totalement fait basculer l`economie ouzbeque et la grande majorite des gens ne s`y retrouvent plus. Le niveau de vie continue d`augmenter alors que les salaires stagnent. Les soins medicaux et beaucoup de ressources naturelles etaient pris en charge par le gouvernement russe et font partis actuellement des frais a la charge des foyers, sans aide de l`etat. “On a le coton, la soie, du gaz, du petrole et regardez comment on vit”, nous prend-il a temoin. “Le gouvernement est completement corrompu et l`argent ne va dans les poches que de quelques-uns. Les plus grands hotels des villes touristiques appartiennent a la fille du president.” La redistribution est un mot oublie du gouvernement.
Du coup, beaucoup se tournent vers l`islam et certains mouvements qui apportent un reconfort spirituel et une entraide dans les communautes. L`islam est modere en Ouzbekistan car le gouvernement se veut laique. Mais dans les campagnes les gens se sentent delaisser par l`etat et trouvent une aide dans des mouvements plus ou moins radicaux. Les jeunes dans certaines regions s`entrainent pour une lutte armee au nom de l`islam, sans etre spirituellement islamistes. Karimov qui lutte contre l`islamisme est en train de jeter l`ouzbekistan dans un islamisme de revolte, qui lui eclatera au visage.
En tant que touriste, on ne ressent absolument pas cet aspect des choses car on voit tres peu de femmes voilees et d`hommes avec turban. Les femmes semblent assez libre et dans les villes, les tenues peuvent etre tres legeres. Mais, des qu`on s`eloigne des villes et de l`influence russe, on se rend compte que la societe est tres traditionnelle et que son fonctionnement est regit par une repartition tres concrete des taches. La femme est generalement “l`esclave” dans la maison de sa belle-mere. Les mariages sont arranges pour la tres grande majorite des cas et le choix de la belle-fille depend de ses qualites menageres. Elle doit pouvoir faire le pain, cultiver le jardin, s`occuper des animaux (vaches en general), faire a manger pour tout le monde (parfois une dizaine de personnes), etc, tout en continuant parfois a travailler, si son mari le lui permet. Quand le deuxieme fils vient a se marier, les parents payent une maison au premier fils et sa femme, et c`est au tour de la nouvelle belle-fille de tenir la maison.
Nous avons ete invite par un jeune ouzbeque de 23 ans, Alicher, a manger et dormir chez lui un soir. Il est marie et a un bebe de 2 mois. On a debarque chez lui a minuit passé et on a ete accueilli par sa mere et sa belle-mere, une voisine. On nous a installe, servi a manger et a boire et Alicher nous a montre toutes les photos de son marriage. Il y avait une coupure d`electricite chez eux et on a echappe a la video du marriage… Il nous a presente a son bebe et a son frere et au bout d`un moment, ne voyant pas sa femme, j`ai demande si elle dormait. A sa reponse negative, je n`ai su que repondre et, voyant mon incomprehension, il a demande a son frere de la faire venir. Si je n`avais pas demande, nous ne l`aurions certainement pas vu car les femmes, sauf les belles-meres, n`ont pas le droit d`etre avec les invites. Elles ne sont la, en gros, que pour repondre aux besoins des hommes. Francoise, une anthropologue francaise, qui est reste en observation dans une famille ouzbeque pendant plusieurs semaines nous a dit que les femmes n`ont jamais le temps de manger attablees, car elles sont generalement derangees pour amener un verre, un plat, debarasser ou faire une tache dans la maison, sur la demande des hommes. Un allaitement peut etre arête et repris pour ces memes raisons. La femme ne semble avoir un statut que quand elle devient belle-mere, vers 40 ans. Et a cet age-la, elles sont souvent usees.

lundi 7 mai 2007

N'est pas ouzbeck qui veut...

Hello a vous tous
Nous voici dans la republique d'Ouzbekistan depuis 14jours. Il nous reste encore 16 jours ici. L'arrivee le 23 a Taschkent a ete une surprise pournous, quelle chaleur, que d'espace, que d'arbres, quede tranquillite. On s'est demande ce qui se passait.Apres l'Iran ca fait bizarre, d'autant que la veilleon avait fait nuit blanche pour prendre notre avion.Apres une journee a -2 a l'heure, on est parti touttranquillou visiter la ville. On a bien aime la capitale. Un vrai musee, biendifferent de Boukhara ou Khiva, de l'ere sovietique.Les rues immenses et vides du centre, donnent sur uneplace gigantesque ou tronent les lieux du pouvoir, unestatue a la gloire de l'ouzbekistan. On se croit ungosse perdu dans un jeu d'adulte...Mais malgre tout ca a du charme, en tant que touristebien sur. On a toutefois un peu de mal a croire que c'est lacapitale d'un pays, parce que y'a pas grand monde.Tres vite on se rend compte, en quittant Taschkent,que c'est bien la vile principale. On trouve toutesles marques europeennnes, russes. La population russeest regroupee pour la majorite ici. La vie nocturne existe, concerts, operas, boites denuit... tout ce que tu veux tu peux l'avoir, il fautjuste le trouver, pas te tromper de rue (pas toujoursevident pour nous qui etions un peu perdus au debut).Le plus interessant a Taschkent ca a ete la vision etla representation du Pouvoir, la gloire aunationalisme Ouzbeck. Tout autant dans les musees quedans les monuments. Le musee du peuple Ouzbeck esttres interessant et illustre bien cela. Je vous invitea jeter un petit coup d'oeil sur notre blog photo. Dans ce musee vous apprenez que si vous etes pas neeen Asie centrale et encore plus en Ouzbekistan vousetes une merde. Plus serieusement, le musee a une vocation historique.Il part de la prehistoire et remonte, des fois tresvite par manque de pieces, jusqu'a aujourd'hui. Lesperiodes les plus interessantes pour mon propos sontle debut et la fin. La prehistoire, nous apprenons que le facies del'homme moderne provient de l'ouzbekistan, c'est laque l'homo sapiens s'est forme morphologiquement etqu'il s'est dissemine dans le reste du monde, allantjusqu'a coloniser l'amerique (les indiens et lesIncas).Nous apprenons aussi que l'Asie centrale est le lieuou se sont le mieux epanouis les grandes religions...Tout cela est surement proche de la verite, mais cafait un peu trop.Apres une visite fort interesante, ou l'on a puadmirer des pieces de cultures tres peu connues enFrance comme celles de l'empire Kouchan, ou l'on a puobserver un des derniers Bouddha d'Ouzbekistan on sedirige vers le present.Sur le trajet on est guide par de grandes fresques quiventent la puissance et la gloire des figuresnationales, Tamerlan est un des plus beaux exemples.Nous arrivons donc au present, ou l'on nous montretoutes les realisations techniques et industrielles dupays, et ou surtout on nous presente la democratieOuzbeque. Nous pouvons admirer le president de larepublique avec tous les grands de ce monde dePoutine, en passant par Bush, Schroedder (ortho), lepresident Chinois... Nous voyons le president avecKisinger alors qu'il vient soutenir les americainspour le 1er anniversaire du 11 septembre... nous levoyons aussi avec les sportifs avec les enfants, brefon en fait une over dose dans ce musee.C'est pas plus mal, parce que hors de taschkent ilnous casse moins les pieds, on le voit de temps entemps mais c'est rare.On sent bien qu'on est dans le lieu du pouvoir. Lapolice est aussi particuliere a Taschkent, puisqu'ons'est fait arreter par les flics pour controler nospapiers alors qu'on descendait dans le metro (il fautsavoir que le metro sert aussi d'abris anti atomiqueou aerien et qu'il est interdit de le prendre enphoto) les flics nous ont arretes, amenes dans unepetite piece et nous ont questionnes pour savoir cequ'on faisait ici. tout le long ils nous disaientl'ouzbekistan c'est bien... Ils etaient pas tres mechants, ils s'ennuyaient etetaient pas trop futes. Ca a ete la seule fois ou ilsnous ont fait chier. Hors de la capitale, les flicssont absents (en tout cas des lieux touristiques) oulorsqu'ils sont presents on ne les remarque pas trop.Bon n'allez pas croire qu'on est a la periode deStaline ici. On peut s'abreuver de culture americaine(par exemple dans le cyber cafe on ecoute du rock quifleure bon le rage against the machine, avant du rap-NTM- et gras de EMINEM...), on peut consommer. Lesgens ont l'air moins contraints qu'en Iran, plus encontact avec l'exterieur.Pourtant on trouve ce pays pauvre, beaucoup plus quel'Iran. On a l'impression que l'on est dans un paysen stand by. C'est difficile a decrire, je sais pas cequ'en pense ceux qui y sont alles (sarah par exemple).C'est un melange de roots et de modernite. Par exempleles cars longue distance sont tous presque francais,on peut voir les rapides du sud-est, les cars qui fontles circuits Nantes, Rennes ... Ce sont tous des card'occas rachetes en France, en Italie... ils ne sontpas repeints, c'est amusant. Les routes sontdefoncees, tu fais plus de virages pour eviter lestrous que pour tourner, de toute facon tu tourne pastrop parce que y'a que des lignes droites. Les centressont agreables, les batiments sont souvent recents(aBoukhara et Taschkent) mais des que tu vas dans lesquartiers d'habitations c'est plus roots. On peut y trouver un cote desuet, mais en fait c'estaussi pauvre (mais des fois c'est encore assezsurprenant notre notion de la pauvrete est mise a mal)On manque pas mal de cles, d'explications. Il y aaussi de nombreuses coupures d'electricite. A Tashkentil y a un gros bazard dans le nord de la ville ChorsuBazard, un lieu super agreable, plein de vie. Je l'aiprefere a tous les bazards iraniens qui sont plusbeaux, mais moins bordeliques, mais a une des sortiesse rassemblent tous les jours des dizaines voire descentaines d'ouvriers sans emplois, ca va du plombier,a l'electriciens (les plus qualifies ont une pancarteautour du cou montrant leur formation), a des gars quin'ont que leurs bras. Les patrons passent, prennentles gars dont ils ont besoin. Tu reviens le soir vers21 heure y'a encore des gars qui attendent je sais pasquoi (ou du moins qui n'attendent surement plus le jobqu'ils n'ont pas eu ce jour-la). Ceci n'est qu'unexemple de ce que l'on voit, certaines photos vous lelaisserons mieux observer.D'un autre cote, les gens sont tres agreables, mais unpeu plus distants qu'en Iran. On pense, pour deuxraisons soit ils ne parlent pas l'UK (parce quelorsque Maylis parle russe les gens sont plus cool ettres bavards) soit parce que dans certains lieux il ya trop de touristes. On discute un peu avec les genspar-ci par-la. Mais rien a voir avec l'Iran.Autre sujet les femmes, quand on est arrive aTaschkent quel plaisir de voir des jeunes filles(18-25 ans) en mini jupe, les cheveux a l'air lesregards qui trainent, les amoureux qui s'embrassentdans les jardins publics. Bref tout est normal... On a dormi un soir chez un gars Alisher, on l'avaitrencontre dans le bus. Bien cool, il parlait pas superbien anglais mais on arrive a se comprendre. Ilinsiste et on va dormir chez lui. Il nous dit qu'il a23 ans, il est etudiant en ingenieurie electrique, ilest marie et il a un petite fille de 2 mois.On arrive chez lui vers 00 h (apres que notre bus soittombe en panne en plein desert) on commence a mangertous les trois. On rencontre son frere, sa mere, safille... et on voit pas sa femnme. Maylis surprisenous demande si elle dort... Alisher nous dit qu'ellene dort pas. Au bout d'un moment il va chercher safemme comprennant notre incomprehension.En fait si Maylis n'avait pas parle d'elle on nel'aurait pas vu du soir. En discutant avec Alisher (ungars qui a pas l'air trop grave) on apprend qu'unefemme marie ne doit pas fumer, ni boire de l'alcool nichanter...Bon et bien encore un contraste. Une surprise. Enlisant les guides on voit que 40 % d'entre ellessubissent des sevices conjugaux et menent souvent unevie d`esclave sous le joug de la belle-mere. Bref, on voit pas mal de choses, mais on a pas mal dequestions en tete. Beaucoup de questions sans reponse. Beaucoup d'ideesfausses parce que mal comprises. Il nous manque debonnes discussions avec les gens ici. Ce que nousavons ecrit doit etre a nuancer. Ce pays est plus dura cerner que l'Iran car ce n'est pas un culture quinous est proche. Il y a un melange de culture russe,ouzbeck, un peu d'Islam (meme s`ils semblent s'entaper, ils pratiquent mais on a pas vu de tares).Voili voilou un tres bref appercu de nos impression etde notre entree en Asie Centrale. L'ouzbekistan pourle moment c'est un petit mystere, mais un beaumystere.
Bon et bien a plus
Bon anniversaire a mon papa Andre ne le 07/05.
Merci a Nicolas Sarkozi et a ses electeurs pour ces 5ans de bonheur a venir.
Maylis et Christophe

dimanche 22 avril 2007

Un autre aspect de Teheran, une ville a plusieurs facettes

Dans les hauteurs de Teheran, la jeunesse doree, dont nombre sont les enfants des religieux au pouvoir, s`ebattent joyeusement dans un environnement sature de luxe et de superficialite.Vous etes en manque de pattes Barilla, de parfum ou de cigarettes francaises ? Un petit tour dans le supermarche du coin vous soulagera ! Que je suis vulgaire… un supermarche ? Disons plutot une galerie de luxe sur quatre etages, scintillante de lumiere et resonnante de musique a la mode ou les boutiques de vetements de marques europeennes de luxe comme (Gucci, Dior, Rolex…) ou iraniennes dernier cri cotoient des epiceries aux rayons charges de produits type Nutella ou Special K de Kellog`s (jamais vus auparavant). Meme si vous n`avez pas d`achats a faire, s`y promener ou s`y pavaner, selon son accoutrement, est de bon ton et permet de se tenir au courant de la derniere mode. Le quartier ou se trouve ce paradis pour fashion`s victims et gens riches est au nord de Teheran, et y penetrer après avoir vadrouiller en Iran nous a meduse et amuse. Ici, les femmes en voiture laissent glisser leur foulard sans trop se soucier des consequences, la mode des hauts talons sur jeans moulants fait rage et les manteaux courts et serres soulignent des lignes anorexiques ou, a l`inverse, tres genereuses. Il n`y a qu`un pas entre raffinement et vulgarite et les riches teheranaises le franchissent parfois avec un peu trop d`empressement. Des jeunes hommes sont a l`affut d`une belle a qui glisser discretement dans la main leur numero de telephone griffone sur un bout de papier. Des copines pouffent entre elles en observant les garcons. Une jeune femme au décolleté plongeant, au jean tres moulant et au maquillage outrancier est devisage avec mechancete par les familles. La richesse permet de repousser certains interdits et de profiter de biens et de comportements que la majorite des iraniens doit ignorer. Bien evidemment, il ne viendrait a personne ici de descendre faire un tour ou des courses dans le vieux et pauvre centre de Teheran, a une demi-heure d`embouteillage de la.

"Allo, salam... khubi ?" module la douce et melodieuse voix de Sakhar dont le visage s`eclaire d`un eblouissant sourire a l`entente de son interlocuteur. Nous sommes dans le Park e-Lale, dans le nord du centre de Teheran. Sakhar, belle iranienne de 25 ans, appelle un ami pour trouver une sofrekhane sympa dans le coin afin de pouvoir discuter tranquillement autour d`un the et d`un narghile, ou quelia en farsi. Sakhar parle francais avec une aisance troublante et seul son accent nous rappelle sa nationalite. Nous avons fait la connaissance de cette jeune fille la veille, grace a Nadim, un libanais rencontre a Tabriz et retrouve a Teheran. Hyper souriant,
rigolard, bon vivant et surtout aimant enormement etre entoure, il avait sympatise a Tabriz avec un fils de marchand de tapis, Hadi, qui a bien evidement des contacts un peu partout en Iran. Sakhar etait sur la liste des amies de Hadi et Nadim a donc appele et rencontre cette jeune fille dont le charme et la beaute lui ont quelque peu tourne la tete… La veille, nous nous etions promener tous les quatre dans le complexe de Sadr Abd, ancien domaine prive du Shah d`Iran. Inutile de vous dire que de la, perdus dans une abondante mais tres policee vegetation ponctuee d`anciens palais royaux tous plus luxueux les uns que les autres, et transformes depuis quelques annees en musees et restaurant, on avait du mal a imaginer le Shah au courant de la vie quotidienne des iraniens. Sakhar nous avait ensuite invite chez elle, dans le nord de Teheran, ou elle habite dans une belle maison moderne avec ses parents et sa jeune soeur. Sakhar vit donc dans cette zone tres privilegiee Teheran. Elle porte des foulards colores magnifiques (elle m`en a d`ailleurs donne un superbe qui change de mon noir !) qui ont l`habitude de glisser sur ses cheveux coupes courts et ses habits proviennent surtout de boutiques d`importations francaises ou europeennes. Elle se demarque en recherchant la rarete et la petite touche qui la sortira du moule de la mode iranienne. Cette distinction tres superficielle n`est que l`iceberg d`une personnalite qui est l`antithese de la superficialite. Sakhar s`est engage politiquement aux cotes de Khatami grace a qui les femmes ont eu le droit de vote entre autres et rejete les nombreux traits machistes de la societe iranienne… tout en sachant pertinement qu`actuellement aucun changement n`est imaginable. Cette magnifique jeune femme sait ce qu`elle veut et decrit tres precisement ce qu`elle ne veut pas ou plus, et entre autres, se marier avec un iranien. Tous ceux qu`elle a rencontre jusque-la n`etaient interesses que par la consommation d`un bien plus que precieux pour les iraniennes. La “limitation” (terme qui designe toutes les limitations de la liberte de la femme et du meme coup celle de la relation homme-femme en general) a rendu les hommes obsedes par le sexe et tous les rapports en sont fausses. A 25 ans, elle est assez atypique dans le paysage feminine iranien car elle n`est pas encore mariee et ne souhaite se marier qu`avec un etranger qui lui permettrait de s`epanouir en tant que femme et surtout en tant qu`intellectuelle, a la soif d`apprendre et d`analyser toujours plus. Elle etudie le francais depuis quatre ans et connait tous les auteurs francais marquants depuis le moyen-age jusqu`a ceux contemporains. Parmi ces preferes, il y a Beaudelaire, Zola, Rousseau, Lamartine et Marivaux. "J`aime surtout les auteurs qui expriment leurs opinions et leurs pensees de maniere cachee." Car en Iran, nul n`a le droit d`exprimer sincerement ses pensees. Sa periode fetiche est la revolution francaise. Dans la sofrekhane ce jour-la, elle nous dira que les livres francais necessaires a ses reflexions en vue d`un commentaire de texte ne sont pas trouvables en Iran, qu`une commande de livres passee aupres de l`ambassade de France met six mois a etre honoree et que les livres de grammaire lui parviennent sans les cassettes normalement vendues avec. Son grand espoir est d`etre acceptee en master a la fac de Teheran car c`est le sesame pour obtenir des postes de traductrice ou d`enseignante interessants. Mais pour y parvenir, il faut reussir un concours d`entrée perdu d`avance pour qui ne vient pas deja de la fac de Teheran. C`est un systeme bien connu en France pour certaines grandes ecoles. Ce qu`elle aimerait par-dessus tout, c`est venir etudier en France. Mais la, c`est le probleme du visa, de l`argent et du travail sur place qui se pose… Car, meme si elle vient d`un milieu aise, il lui faut 50 000 euros sur son compte en banque (prix que des touristes francais disent avoir vu annoncer a l`ambassade de France) pour obtenir le droit d`immiger en France…


lundi 16 avril 2007

L`Iran de l`Ouest, une claque pour nous, petits occidentaux

C`est depuis Shush, ville qui ne nous a procure que de lumineuses surprises, que nous avons penetre dans l`Iran occidental. Et c`est de la premiere ville traversee de cette region, Kermanshah, que nous nous sommes pris un electrochoc.

Kermanshah est tres proche de la frontiere avec l`Irak et a beaucoup souffert dans les annees 1980 de la guerre contre l`Iraq. Le bazar ainsi qu`une des mosquees proche de celui-ci ont ete serieusement touches et sont encore en travaux. On a surtout le sentiment que l`economie, pourtant probablement importante car c`est une des villes les plus
dynamiques de la region, a du mal a repartir. On est arrive a Kermanshah vers 19h, un vendredi soir, l`equivalent de notre dimanche. Le temps de s`installer a l`hotel et de ressortir pour manger, les rues etaient desertes. Pas un pieton, de rares voitures et peu d`illumination. Les villes que nous avions traversees jusque-la, peut-etre plus touristiques, etaient animees jusqu`assez tard dans la soiree et jamais on avait ressenti cette impression de ville-morte. Comme pour rajouter une couche a notre desarroi, l`homme de l`hotel nous conseille fortement de prendre un taxi pour parcourir les 1.5 km qui nous separent du resto. Serions-nous dans une ville coupe-gorge ? Le court trajet en taxi nous fait decouvrir une grande avenue vide de tout etre vivant et peu eclairee. On a quand meme eu confirmation d`une animation dans la ville car au-dessus du resto, un mariage se fetait sur le rythme de la techno orientale. Nous nous sommes rendus compte, le lendemain, qu`en penetrant dans Kermanchah, on avait pousse la porte d`une ville tres traditionnelle, du moins aux regles regissant la societe musulmane tres fortes. Kermanshah se trouve dans le Kurdistan, region a forte majorite kurde, peuple non opprime en Iran actuellement mais qui a toujours ete persecute. Leur identite est donc tres forte et c`est la seule minorite importante que l`on ait vu en Iran se caracteriser par sa tenue vestimentaire. Les hommes sont en pantalon bouffant, serre a la taille par une sorte de turban-ceinture dans laquelle ils glissent leur couteau. Leurs vestes sont taillees dans la meme toile que le pantalon et coupees avec style au-dessus de la taille ou ont des epaulettes qui pointent vers le haut. Les femmes sont en robes ou jupes relativement colorees et portent le foulard conventionnel de facon assez decontractee. On a pu observer Ces tenues surtout dans les villages aux alentours de Kermanshah. A kermanshah, on a surtout remarque quelques hommes en pantalon bouffant. Ce qui nous a surtout frappe dans cette region, ce sont la rudesse et probablement la plus grande pauvrete des gens qui nous entouraient. On ressentait depuis le debut du voyage en Iran la difficulte de la vie pour une grande majorite des iraniens. Mais les villes traversees etaient d`une part tres touristiques et d`autre part tres grandes et variees. Et il est probable que la multitude des monuments impressionnants de ces villes nous ait fait detourner le regard d`une realite quotidienne difficile. A Kermanshah et dans les villes qui ont suivi nous avons apprecie les monuments et les sites visites mais nous n`avons plus ressenti le "choc" artistique qu`Ispahan ou Yazd par exemple nous avaient procure. Par contre, le choc culturel a ete frontal et nous a laisse durant quelques jours sans voix. Kermansha a ete la premiere ville ou on a subi la separation entre les femmes et les hommes. Au cyber-cafe, on m`a fermement deplacee au fond de la vaste piece, derriere une vitre teintee ou six ou sept ordinateurs attendaient sagement ces demoiselles. Tant que j`etais a cote de Christophe, ca allait, mais comme je m`etais deplacee car l`ordi ne fonctionnnait pas bien, ca n`allait plus. Dans un restaurant, on s`est rendu compte qu`il y avait une piece pour les hommes seuls et une autre pour les familles et les couples. Ce ne fut pas une nouveaute pour moi que les hommes ne m`adressent pas la parole. Mais ce a quoi je n`etais pas habituee, c`est que meme les jeunes, de 18-25 ans, ne me parlent pas et ne me regardent pas. Chaque fois que des jeunes gars nous ont aborde, Christophe etait leur seul sujet d`interet, que ce soit pour les discussions ou pour les photos. Ils me poussaient sur le cote pour que seul Christophe apparaisse sur la photo avec eux. On a aussi ete interpelle par le regard triste, melancolique, voire absent de beaucoup de jeune gars qui ne doivent pas avoir 25 ans. On a pu tres peu parler avec les jeunes car on en a rencontre que tres peu pouvant parler anglais. Et nos quelques mots baragouines en farsi sont loin de permettre une conversation interessante. Du coup, on n`a pu qu`essayer d`interpreter, avec nos codes occidentaux, les reactions et les comportements quotidiens. Ce fut la ville ou on a le plus entendu des choses negatives sur l`Iran. Le chauffeur du taxi du premier soir n`a pas arrete de nous dire que l`Iran, depuis la revolution islamique, depuis que ces "arabes" (insulte supreme pour les perses) sont au pouvoir, n`est pas bien, que les rues sont vides et l`economie desastreuse. Les discours entendus jusque-la n`avaient jamais ete aussi incisifs et proclames avec autant de virulence. Un petit jeune rencontre le lendemain nous disait sa desillusion par rapport a son avenir. De boulot dans sa ville, il n`en aurait certainement pas un bon et il etait impossible, economiquement, d`imaginer qu`il aille a Teheran. Il savait que ce serait difficile et nous disait que son seul espoir c`etait d`aller aux Etats-Unis... Je crois qu`on n`avait pas encore ressenti la detresse des jeunes de facon aussi negative et presque sans espoir. Mais on ne comprenait pas pourquoi toute cette detresse n`etait jamais accompagne de revolte contre leur gouvernement ou meme de jalousie vis-a-vis de nous, qui devons represente une vie bien meilleure pour eux.
Il nous a fallu attendre Qazvin, dans le nord-ouest de l`Iran, quelques jours plus tard, pour avoir quelques reponses. Le premier soir de notre arrivee dans cette ville, alors a la recherche d`un resto, une jeune fille dans sa vieille Peugeot 204 s`arrete et nous propose de nous aider. Elle nous depose et comme elle voulait pratiquer son anglais et que le lendemain elle ne bossait pas, on s`est donne rendez-vous. Pendant trois jours, elle nous a promene partout en ville et aux alentours en repondant a nos questions de plus en plus decontractee avec simplicite et beaucoup de sagesse. Aucune opposition n`est possible en Iran car toute personne s`exprimant dans un journal contre le gouvernement est emprisonne. Bon, ce n`etait pas forcement une decouverte. Par contre, ce qui m`a permis de mieux comprendre la mentalite actuelle des iraniens c`est de savoir que les iraniens ont peur d`une nouvelle revolution. Que lors de la revolution islamique, que beaucoup d`iraniens voulaient car ils aiment l`islam, il y a eu des veritables bains de sang, meme parmi ceux
tres musulmans. Ils se sont rendus compte que ce qu`ils ont eu avec la revolution n`etait pas mieux qu`avant voire meme pire qu`avant (pas mal de personnes nous ont dit que le hijab -le voile- c`est nul) et ils n`ont surout pas envie de revivre cette experience sanglante. Ils ne se font aucune illusion sur leur gouvernement. Beaucoup nous ont dit que leur president est stupide. Quand on leur demande comment ils voient leur avenir, la reponse est "je ne sais pas" et je crois qu`ils evitent d`y penser en fait.
Prochain mail peut-etre en Ouzbekistan !

mercredi 4 avril 2007

Journal de bord qui a manque deborder

Le 28 mars,
Shiraz, 18h30.
Depuis deux heures, nous prennons des nouvelles de nos amis lointains, en profitons pour raconter un peu notre vie et nous informons des nouvelles du monde dans un cybercafe, devenu depuis trois jours notre QG. Le soir-meme, vers 20h, un bus doit nous emmener a Shush, en francais Suse, point de depart pour un petit periple dans l`ouest de l`Iran. Depuis la veille, nos plans ont ete en effet totallement chamboules : l`Iran ne se visitera pas en un mois mais en presque deux ! Et cela, grace a un sympathique membre de la police rattache au service des visas (faut quand meme pas croire qu'on fait de la pub pour la police et le gouvernement on parle d'un gars sympathique, ca me fait mal de le dire mais ce flic etait cool) qui aura rempli les formulaires, tamponne et signe, en vingt minutes montre en main, une demande de prorogation de visa. Sous nos yeux ebahis et incredules, nous nous sommes vu remettre notre passeport dont une nouvelle page nouvellement encree fremissait encore de plaisir. Bref, s`ouvrait donc a nous des nouvelles perspectives dont nous comptions bien profiter. Et donc, ce soir-la, nous profitions des derniers instants a Shiraz... dans un cybercafe. Vers 18h30, le billet du bus en main, je demande au vieux monsieur du cybercafe de me confirmer l`heure de depart de notre bus pour Shush. Nous sommes encore loin de maitriser le farsi ecrit et les differentes informations sur le billet nous laissaient quelques peu interrogatifs. La reponse de l`homme, navre, nous laisse sans voix : votre bus partait a 16h30... Pourtant, a la gare routiere la veille, on nous avait repete au moins trois fois l`heure en anglais : 20h30. Gros moment de solitude pour nous car bien evidemment, on avait quitte l`hotel quelques heures avant et vu l`heure, les hotels devaient etre complets ou presque. Et surtout, on ne voulait plus rester a Shiraz qui, a part Persepolis et Parsaguades sous la pluie, ne nous avait offert que peu de plaisirs. Bien enerves, on quitte le cybercafe pour se rendre en taxi a la gare routiere. Sous une pluie energique, on attend dix minute que quelqu`un veuille bien nous prendre. Et la, la cerise sur le gateau : le type qui nous embarque est un fou, gentil mais fou. Il rigole tout seul et crie plusieurs fois "bad, bad" en designant la ville et les gens autour de lui, (on avait trop envie de rigoler, autant les nerfs que le personnage, ce jour la on s'est dit dans quel pays de tare on est, cette ville, son temps, ces gens sont pas normaux). Et bien evidemment on tombe dans un embouteillage pour faire durer le plaisir de cette rencontre.
Shiraz,19h30
La voiture du fou se gare enfin devant la gare routiere et on s`en ejecte le plus rapidement possible. Arrives en trombe devant le guichet de notre compagnie de bus, on fait les touristes paumes et quelques peu mecontents (la composition ne fut pas trop difficile). Le branle-bas de combat parmi les hommes du guichet auquel on assista nous prouva une nouvelle fois que les iraniens sont tres prevenants et restent agreables en toute circonstance. Je pense qu`en France on aurait ete accueilli par des phrases fatalistes et pouvant se resumer par "demerdez-vous". La, un homme de la compagnie nous a indique un bus d`une autre compagnie qui partait vers 21h, pour une ville assez proche de Shush, et nous a paye a moitie du billet, mais je crois que si il avait compris le francais il ne nous aurait pas offert la moitie du ticket, parce que ce soir la on l'aurait bien traite de tous les noms de la terre. Bref, avec sandwichs et bouteilles d`eau, nous etions enfin prets pour une douce nuit bercee par le rond-rond du moteur.
Le 29 mars,
Ahvaz,7h00.
Reveil legerement courbature et sentant le "j`ai encore sommeil" dans une charmante ville petrolifere de l`Ouest de l`Iran. Apres un petit dej dans la gare routiere, on prend un minibus (style de gros van dans lequel peut s`assoir une petite vingtaine de personnes) pour atteindre Shush une heure et demi plus tard. Shush est une ville du Khuzestan, region qui a ete tres touchee durant la guerre Iran-Irak dans les annees 1980, mais qui est certainement une des plus riches d`Iran, avec la region de Tabriz, pour ces zones agricoles et ses ressources petroliferes. 
C`est une zone ou habitent beaucoup d'arabes, qui ne sont pas apprecies des perses (traiter quelqu'un d'arabe ici c'est pire qu'insulter sa mere). A Shiraz, tout le monde, meme le fou, nous avait dit de bien faire attention a nos sacs et de se mefier des gens a Shush. Tout ce que nous avons vu, ce sont des gens attentionnes et gentils avec nous (tu parles, ces pauvres gens se sont pris des bombes et des skuds de Saddam sur la tete et en plus les iraniens peuvent pas les supporter, on peut comprendre que ces gens auraient pu etre un peu rude, mais non ils sont bien tranquille). Dans le minibus, on a vu pour la premiere fois des hommes avec des sheish arabes enroules autour de la tete et des femmes avec le tchador arabe, tres serre autour de la tete.
Shush, 10h.
A Shush, notre seule deconvenue aura ete l`hotel, trois fois plus cher que ce qui etait indique dans le guide. Sinon, ce ne fut que du bonheur et des sourires ! Une fois acceptee l`entorse a notre budget, Shush n`ayant qu`un hotel, nous avons pu profiter de la douche, dans la chambre s`il vous plait, avant de croquer a pleines dents la ville et ses environs, sous un doux soleil de printemps.
Choqa Zanbil, midi.
A 45 km de Shush, il y a les vestiges de la fameuse ziggourat de Choqa Zanbil. Ca aurait ete dommage de rate ca, non ? C`est la mieux preservee et la plus grande de toutes les ziggourats de la region mesopotamienne, construite au 13e siecle avant notre ere. A l`epoque ou en Europe on s`essayait a tailler des outils, un roi d`Elam construisit ce temple de 60 metres et de cinq etages emboites les uns dans les autres. Il ne reste que trois etages actuellement mais la construction en impose. Sur tout un niveau de brique, on peut voir des inscriptions en cuneiformes, qui malheureusement ne ressortent pas en photo.
Shush, 15h.
Retour a Shush pour visiter d`autres vestiges, ceux de la ville achemenide de Suse. "Je suis ravie de vous rencontrer sur le site de Shush meme s`il n`y a plus rien a voir ici car tout est chez vous, au musee du Louvres. Je vous souhaite une bonne fin de voyage." Voila comment une jeune fille nous a salue sur le site. Effectivement, si vous voulez connaitre la Suse ancienne, voire la belle frise aux lions en faience, aller visiter le Louvres ! Les archeologues, tous francais, qui se sont relayes ont bien fait leur boulot. Ne restent sur le site que les ombres des murs de separation des diverses salles du palais, les ruines de fut de colonnes de la salle du trone du palais de Darius et quelques exemples de chapitaux en forme de taureau, tres proches de ceux vus a Persepolis. Vive l`esprit colonialistes des chercheurs a l`etranger ! Pourtant, on a eu droit a une visite hallucinante. Des que nous sommes arrives sur le site, un jeune guide, etudiant en archeologie passionne de la periode achemenide, a absolument voulu nous faire la visite. Quelqu`un a degote une touriste iranienne qui parlait anglais et nous voila partis pour deux ou trois heures de descriptions traduites par cette femme et ses deux fils, puis par un homme a la voix peu portante et enfin par une jeune gars qui parlait tres bien anglais et que manifestement, le jeune guide ne voulait plus laisser partir pour pouvoir continuer a communiquer avec nous. Bref, on a fini vers 20h, apres la visite, toujours accompagne du jeune guide, du musee - ou il reste d`ailleurs heureusement quelques belles pieces interessantes -.
Voila il faut aussi rajouter que c'est a partir d'ici qu'on a decouvert que les iraniens savaient faire des deserts, on a trouve tout un tas de gateau a la patte de datte (et les dattes iraniennes rien a voir avec les dattes du magrehb = 0 les dattes d'Afrique comparees a celles d'ici). C'est a partir de Shush qu'on a commence a rencontre d'autres personnes que des perses, on a rencontre des arabes, des Kurdes et bientot, car nous sommes aujourd'hui a Hamadan, nous allons monter dans le nord des Azerie. Et bien je vous dis que les gens les plus gentils, les plus doux et les plus touchants que j'ai rencontre en Iran ce sont les Kurdes.
On vous fera bientot un petit speech sur les gens qui peuplent l'Iran.
Bon c'est pas tout mais c'est l'heure de manger et ce soir on doit aller dans un resto fameux a Hamadan, parce que hier soir on est alle dans un resto d'hotel ou la bouffe devait etre soit disant terrible, et bien on s'en est vite remis.


mercredi 28 mars 2007

Zoroastrisme et mazdeisme, source de l`Iran actuel

En se dirigeant vers Yazd, depuis Ispahan, on etait bien evidemment impatients de decouvrir la vielle ville de Yazd, "classee parmi les plus anciennes du monde par l`Unesco" (dixit notre cher Lonely Planet). La perspective de ses ruelles etroites et sinueuses mais paisibles, a la belle couleur ocre chaudement illuminee par un soleil radieux ne pouvait nous laisser de glace... et faillit nous faire litteralement fondre. Ce qui nous attendait a Yazd etait aussi une vision plus approfondie du zoroastrisme, en tant que religion minoritaire actuelle mais aussi en tant que berceau de la culture iranienne. Fetes et evenements importants de cette religion, qui pourrait etre anterieure a l`apparition du judaisme, et de celle du mazdeisme, marquent encore actuellement le calendrier et le quotidien des iraniens, comme Norouz qui est a l`origine une fete mazdeene.
A Yazd et ses alentours se trouve la communaute la plus importante de zoroatriens en Iran et on peut y trouver aussi les vestiges les plus nombreux de ce culte. On a pu donc visiter un temple moderne zoroastrien, surmonte du symbole du dieu Ahura Mazda reprenant un motif achemenide d`homme-oiseau, et contempler derriere sa vitre une flamme sacree, transferee a Yazd vers 1940, qui brulerait depuis 1500 ans ! La religion zoroastienne a pour fondement de penser, parler et agir honnetement. La terre et le feu sont des elements sacre et ne doivent pas entrer en contact avec un cadavre humain. Les zoroatriens ont donc adopter l`exposition des corps dans des tours du silence, grandes constructions circulaires a ciel ouvert, dont le sol etait en pierre et sur lequel on deposait le cadavre quelques heures apres sa mort. Et voila comment cela devait se passer : vautours et corneilles dechiquettaient le corps et les os etaient jetes dans un trou au centre de la tour. C`est ragoutant n`est-ce pas ? Actuellement les corps sont enterres dans des tombes dont les murs sont recouverts de ciment, matiere "inerte". Bref, on peut visiter quelques tours du silence en Iran. On en avait vu une aux alentours d`Ispahan, sur une colline dominant la vallee. Mais a Yazd, c`est encore plus impressionnant. Comme dit Chrisrophe, les zoroastriens doivent aimer la dramatisation des lieux car deux de ces tours se trouvent dans le sud de Yazd, dans une zone totalement desertique. La dimension de ces tours ecrase le visiteur qui est aneantit de toute facon par la cote qui l`attend pour monter a la tour. Une fois parvenu en haut, le paysage montagneux et aride qui s`offre au regard peut nous renvoyer a certaines questions existentiallistes du genre, pourquoi j`existe et la vie humaine ne serait-elle pas qu`un passage inutile et illusoire dans ce vaste monde ? Mais le soleil nous rappelait a notre pauvre existence humaine, donc on ne s`est pas attarde...
Aux alentours de Yazd, on a visite le temple du feu de Chak Chak, un site creuse en haut d`une paroi rocheuse qui surplombe un paysage superbe de desert et de montagne. C`est un site de pelerinage ou d`autres touristes ont vu un mariage zoroastrien se deroulait : les gens mangeaient et dansaient avec joie. Les femmes se devoilent souvent quand les zoroastriens sont entre eux et ce sont les seules personnes qui ont le droit de boire de l`alcool en Iran, meme si je suis crois qu`ils seraient poursuivis par la police si on les prenait sur le fait.
Persepolis, la mythique Persepolis, a ete construite au 6e avant notre ere dans le but, non pas d`en faire une capitale adminitrative ou commerciale, mais pour feter Norouz. Toutes les nations dominees par l`empire achemenide de Darius Ier devaient presentaient leur tribut au Roi des Rois. Les bas-reliefs magnifiquement conserves des escaliers menant a la grande salle d`audience representent la procession des tributaires des anciennes regions d`Inde, d`Afghanistan, de la plaine d`Asie Centrale et de Turquie. Je pense que vous pourrez voir quelques-unes de ces representations et des bas-reliefs du Roi des Rois tuant un taureau et un griffon sur notre blog... dans quelques temps. Je pense qu`il est impossible de decrire avec des mots ce site gigantesque, ryhtme d`enormes colonnes au chapiteau en forme de taureau et de portes monumentales aux bes-reliefs en plusieurs registres et aux inscriptions ressemblant au cuneiforme. Bref... a decouvrir en image prochainement.
Certains evenements marquants des religions pre-islamiques ont meme ete "recuperes" par l`islam et sont souvent un marqueur du nationalisme ambiant. Ainsi, le Zurkhaneh, qui veut dire "maison de force" en farsi, est un lieu d`entrainement qui n`a rien a envie a nos chers gymnasium. Tout y est : le coach, la musique entrainante, les sportifs en tenues decorees et les instruments de torture. La difference, de taille, vient de quelques points representatifs de cette expression culturelle iranienne. Le coach semble pouvoir etre tour a tour un de ces plus "endurcis" pahlevan (gymnastes) ; la musique est celle d`un tambour joue par le morshed (guide) qui chante en meme temps et qui peut etre accompagne d`un autre tambour ; les pahlevan ont des pantalons arrivant au-dessus du genou, faits de toile rayees souvent decorees de motif de ce qui pourrait etre une plume ou une queue de paon et dont la taille est dessinee par une bande de cuir finement coupee ; et les instruments vont de la petite planche en bois a des arcs en metal, en passant par la lourde massue pesant jusqu`a 40 kg. Les gymnastes, accompagnes de la petite planche en bois, penetrent dans une fosse ronde de 15 m2 environ en saluant respectueusement le guide-musicien. Ils semblent "benir" les pieds de la planchette avant de la poser a terre et de s`adonner a des series de pompes et d`etirements varies. Le tout rythme par la musique et le chant du guide. Ensuite, ils passent aux massues de taille parfois impressionnantes et font saillir les muscles de leur bras, epaules et torse de facon tres... virile. Puis, pour conjuguer force a equilibre et maitrise de soi, ils tournent sur eux-memes, les bras tendus, un peu comme les derviches tourneurs. Les plus fins et les plus jeunes y sont les plus habiles et on a eu droit a des tours prodigieux. Notre spectacle s`est termine par un maniement d`arcs en metal au-dessus de leur tete. Si je dis spectacle, c`est parce que cette seance etait bien loin d`etre intime. Plus d`une centaine de spectateurs (qui s`est renouvelee) se tenait, attentifs et admiratifs, autour de la fosse. L`origine remonte a l`epoque pre-islamique. Interdit au debut de l`epoque islamique, il devient le symbole d`une resistance nationale et du shi`isme, et s`est transforme pour devenir aujourd`hui un symbole nationaliste motive par le gouvernement. Chaque exercice est introduit par une courte priere a l`adresse de l`Imam Hossein (ou Ali je ne sais plus, desolee) que tous les pahlevan recitent en coeur et le spectacle est coupe vers la fin, par une priere general, dirigee vers la Mecque.

dimanche 25 mars 2007

Noruz : bonne annee et vive la prosperite !

Ahhh ! Norouz, le nouvel an iranien et ses festivities… Deja a Teheran, lors de notre balade en montagne, on avait pu sentir la gaiete des gens, la joie de se retrouver entre amis pour les premiers beaux jours de l`annee et la febrilite des jeunes dans le maniement des petits petards qui vous claquent dams les jambes. A Kashan, lors d`une balade en voiture avec des iraniens rencontres dans notre hotel, on avait observe avec etonnement ces groupes de gens, couple, famille ou jeunes, qui se tenaient autour de feux de bois le long des routes ou devant les maisons. Dans la nuit, ces feux qui ne paraissaient pas forcement maitrises m`impressionnaient d`autant plus qu`ils etaient accompagnes de petard et de mini feux d`artifices. Actes de delinquences purs et gratuits me direz-vous ? Que nenni. Ce sont des petits feux de joies et jeunes et vieux sautent meme parfois par-dessus pour s`assurer du bonheur dans l`anne qui suit.
Norouz est une grand fete de famille qui commence a l`equinoxe de printemps, donc le 21 mars en general. C`est l`equivalent a la fois de notre noel et de notre nouvel an. Les gens s`offrent des cadeaux et c`est l`occasion pour les familles de refaire la garde-robe de leur progenitures… toutes les boutiques sont donc prises d`assaut les jours precedents. La date exacte du Norouz etant calculee par rapport aux etoiles, la date de l`evenement bouge chaque annee. Cette annee, c`etait 3h30 du matin, la nuit du 20 au 21 mars. Cette fete se passe en general en famille, comme Noel pour nous, et en partie autour d`un bon repas. Dans chaque maison, une table speciale Norouz est dressee avec les "sept S", 7 objets symboliques qui commencent, en persan, par la lettre S : graines germees, ail, pommes, jujubes, vinaigre, halva, piece d`or , bocal de poisson rouge et oeufs durs (un pour chaque enfant). En plus, un miroir, un coran et des confiseries. Le soir de Norouz, on etait les invites d`une famille iranienne, rencontree deux jours avant dans un restaurant. Ils etaient accompagnes de leur professeur particulier en anglais qui avait tenu a ce qu`on les rencontre pour leur faire pratiquer l`anglais… je pense que nous n`etions pas des bons exemples pour eux mais pour nous c`etait plutot sympa. Il s`est avere que le pere de famille est un prof d`art plastique, peintre lui-meme, qui nous a montre le lendemain soir ses dessins qu`il faudra qu`on arrive a vous faire decouvrir un jour car on les a vraiment apprecies. On a passe une soiree tres sympa a parler peinture et art en general avec ce peintre et un de ses amis aussi peintre dont les peintures nous ont aussi emballe, le tout traduit par le prof tres professionnel… Bref, on est donc invite dans cette famille pour le soir de Noruz. Panique a bord. Que faut-il ramener? Comment faut-il s`habiller? Pour la premiere question, on se decide pour des gateaux (etonnant pour Christophe non?), des parfums francais et une Barbie (et oui on sait, on aurait pu trouver mieux mais il semble que ce soit aussi universel que le coca !) pour la fillette. Et pour la tenue, on a fait des frais pour une belle chemise pour Christophe et pour un beau voile bordeau pour moi…Le soir dit, un peu impressionnes, on est accueilli par la famille qui nous a offert un petit festin, des petits gateaux et une ambiance vraiment chaleureuse. Le prof d`anglais s`est etonnamment detendu et on a parle politique et societe de maniere tres inattendue. C`est la premiere fois qu`on entendait quelqu`un etre positif sur l`avenir de l`Iran. De retour a l`hotel vers minuit, on trouve une ambiance tres differente : tous les jeunes touristes sont sur le toit pour attendre 3h30, autour d`un feu, avec cithare, fausse biere islamique et discussion entre baroudeurs ou tentative de flirt d`un italien aupres de la seule nana iranienne (il a eu une belle lecon !).
La periode de Norouz est aussi la periode de l`annee ou les iraniens, profitant des beaux jours, partent vadrouiller dans leur pays. Les villes de predilection sont Ispaham, Yazd , Shiraz et les bords des mers. On rencontre donc partout des iraniens touristes, en famille surtout mais parfois entre amis, qui decouvrent la ville en meme temps que nous parfois et qui nous abordent avec beaucoup de decontraction. C`est super sympa car l`ambiance est tres detendue et souvent convivial. Les restos acceuille les gens assez tardivement le midi et le rythme est plutot cool. Des villes comme Yazd par exemple, qui en temps normal est assez traditionnel, se remplit de gens venant de Teheran et d`autres villes plus modernes, ou les voiles se portent plus legerement et les tenues se font plus "decontractees". Ce qui est moins sympa pour nous, c`est que ces gens-la vont dans les hotels comme nous et qu`ils ont souvent prevus longtemps avant de reserver… pas comme nous. On avait un peu senti le vent tourne quelques jours avant Norouz car on avait eu un peu de mal a trouver un chambre. Mais ca allait encore. Car ce n`etait pas encore les vrais vacances. "Tres sympathique si vous rendez visite a des amis iraniens, cette periode [Norouz] ne se prete guere a tout autre type de voyage" (Lonely Planet… notre guide que nous aurions du plus ecouter !). Apres le 21 mars, cinq jours sont totalement feries en Iran et les ecoles et facs sont fermees pendant 15 jours. Donc, c`est la ruee vers les lieux touristiques. Beaucoup bourre les voitures de couvertures, tentes et rechauds et font des kilometres pour installer leur tente le long des rues et des parcs, en direction de lieux fetiches, comme a Shiraz, ou la rue menant et le parc a proximite du tombeau du poete Hafez, extrement populaire en Iran, sont envahis de tentes familiales. Aujourd`hui, le 25, c`est la fin des vacances pour une partie des gens, et ainsi qu`hier, on voit beaucoup de voitures (dont des Dianes) aux galeries surcharges de couvertures-matelas prendre le chemin du retour. Mais, pour les gens plus aises je pense, ce sont les hotels qu`ils prennent d`assaut en famille et les hoteliers, eux, savent tres bien comment debuter benefiquement leur annee… Nous avons voulu faire un tour dans le desert, du cote de Kerman, et la guesthouse ou nous avions pris la precaution de reserver etait passé, sans nous prevenir bien evidemment, de 15 a 50 euros !!! On s`est retrouve un peu pris au piege… Du coup on est reparti illico pour 8 heures de bus (après deja 5 heures pour atteindre Kerman de Yazd) avec pour objectif une arrivee a Shiraz a 6 heures du mat après une nuit, disons, assez courte !

jeudi 15 mars 2007

Un petit tour a Kashan et puis s`en vont a Isaphan

La “petite” ville, de 170 000 habitants, de Kashan, a quelques 230 km de Teheran, presente, entre autres, l`interet pour le voyageur de se reposer du tumulte de la capitale. Alors on en a profite… Kashan est repute pour ses maisons traditionnelles. Ce sont des sortes de palais, datant du XIXe siecle surtout, ayant ete concus pour la famille elargie (jusqu`a 15 personnes, sans compter les domestiques) de marchands s`etant enrichis grace a la route de la soie, Kashan etant une oasis et donc une etape caravaniere inevitable. Quatre de ces maisons sont visitables… et donc retapees un maximum. Dans l`une d`entre elle, tout est refait a neuf, sans trace visible des decors qui pouvaient exister avant les travaux. Cette maison est la plus impressionnante en taille et c`est un vrai dedale de salles aux décor peints ou en miroir. Une autre maison, beaucoup plus petite, et qui etait en pleine restauration de peinture, est un vrai bijou de décor peint : tous les murs sont recouverts de representations de chasse, de portraits, de motifs d`oiseaux, les plafonds, en coupole, sont peints de motifs entrelaces de vegetaux, etc. Cette maison accueille maintenant un centre culturel. Les deux autres maisons sont plus sobres dans le décor de marquetterie en miroir mais les decoration en stuc sont magnifiques. Toutes ces maisons sont “bioclimatiques” : une partie est construite au nord pour y habiter l`ete et le rez-de-chaussee est concu pour survivre au + 40 de moyenne en journee. En face au sud, les batiments sont amenages pour conserver la chaleur durant les longues nuits d`hiver avoisinant les 0 degres. Bref, tout ceci est fort ingenieux mais surtout impressionnant dans la finesse des decors.

Pour continuer dans le cote sympa, au sud-ouest de Kashan, se situe la petite ville de Fin ou se trouve l`un des jardins les plus celebres d` Iran (d`après le Lonely Planet) : le Bagh-e Fin, qui est une representation du paradis des musulmans sur terre. Dans un espace clos et vaste, le jardin arbore est divise en carres et est ceinture par un court d`eau qui s`epanouit de-ci de-la en petite fontaine ou cascade. Dans les arbres, des oiseaux volettent et gazouillent, tandis qu`au sol les hommes sont etourdis par le murmure de l`eau et envoutes par les batiments au representations peintes de la cour des qadjar (XIXe)… bref, j`en rajoute mais c`etait… delicieux ! Plus etonnant et detonnant, dans le hammam de ce jardin, des mannequins de cire nous retracent les derniers instants d`un premier ministre desavoue, qui a choisi de ce donner la mort en se tranchant les veines…
Pour finir, sur la route entre Kashan et ce jardin, on a fait la visite qui m`a peut-etre le plus impressionne sur le moment : le site archeologique de Tepe-ye Sialk. Fouille par un ponte francais du debut du XXe siecle, c`est un des plus riches sites prehistoriques d` Iran , qui a permis d`etablir une chronologie tres detaillee des periodes allant de 4000 avant au 8e siecle avant. Bref, pas mal quoi, d`autant plus qu`un batiment se dresse au-dessus du site et, pour les iraniens, ce serait une ziggourat. D`après les archeologues, ca ne peut pas en etre une, car elle est trop ancienne, mais ca fait rever quand meme !
Dans les trucs pas mal non plus a Kashan, meme si on en a deja mange des meilleures, ce sont les patisseries. Et bien evidemment les rencontres : quatres gars de Tabriz qui bossaient pour quelques jours a Kashan et qui etaient dans le meme hotel que nous. Apres deux soirees a boire du the avec eux, ils nous ont prepare a manger.
A Kashan on a fait des rencontres fortes comme ces gars dont vous parlera plus tard. Je crois que ce aui me plait le plus c’est ces rencontres perpetuelles. Dans ce pays tu peux passer ta vie a parler avec les gens, c’est assez enorme. Bon c’est normal, reviennent toujours les meme questions, sur le pays ce qu’on en pense, commemt on trouve l’accueil des Iraniens, mais bien sur la situation internationale et la politique en general. Ils sont tres implique, ils sont curieux de savoir ce que l’on pense, parce ce qu’ils veulent savoir quells sont les intentions de nos dirigeant a leur egard. Tout cela se fait dans une ambiance totalement decontractee. Pas de stress de parler de sujets comme ca. Si on pouvait faire ca en France ce serait cool. On a rencontre, pour le moment, des gens de tous les milieux. Pauvres, etudiants, des gens qui avaient un bon niveau de vie.

dimanche 11 mars 2007

Y a des trucs qui se sont passe depuis a Teheran...

Continuons sur Teheran et sa folie, son aspect schizo. Vous voulez des minettes et des minets grave a la mode sortis de la star ac pour les gars et toutes pomponnees pour les filles avec le foulard bien coordonne et bien vous en aurez pour votre argent. La jeunesse, pas specialement, doree du centre ville est comme ca. (Precision de Maylis : la tenue de rigueur pour les nanas etant le plus souvent le manteau de 3/4 de couleur noir ou assez discret et le pantalon, non serre de preference, du type jean ou droit et noir, le cote minette pomponee est a considerer au niveau du visage, tres souvent maquille. Les femmes iraniennes sont vraiment belles, grands yeux noirs plus ou moins en amande, cils et sourcils elegament dessines et/ou soulignes, les traits fins et gracieux et un sourire doux et franc. Le rouge a levre est parfois coordonne au foulard... Ca c`est pour Teheran et bien evidemment pas pour les jeunes qui portent le tchador. Mais ce qui est rigolo de constate, et qui est logique en fait, c`est que je fais elephant avec mes baskets de marche, car toutes les femmes, meme les jeunes en tchador, ont des chaussures tres sympa, type petites baskets ou beaucoup plus stylees, parfois des bottes a talon, de toutes les couleurs et meme roses, assorties aux chaussettes.) Par contre vous voulez voir ce qu'on nous montre a la TV (femmes en tchador et hommes a la mode khomemi), vous l'aurez aussi et au meme endroit.
Mais socialement teheran est bien divisee. Le nord c'est le coin des riches, proche des montagnes qui bordent la ville, on pourrait presque se croire en France. Les maisons les voitures, les magasins (la diversite des produits et la quantite) font penser a l'Europe.
Plus vous descendez dans le sud de la ville plus on s'appauvrit.
Historiquement c'est au sud qu'est nee la ville, mais les riches l'ont quitte pour se reunir au frais, entre eux dans le nord.
Bon j'arrete de faire ma critique sociale, mais en fait ca a tendance a enerver car les gens qui tiennent les reines du pouvoir eco, politique... ils vivent pas dans le sud de la ville...
On est alle faire un truc pas mal, on est alle voir le musee d'art contemporain ... Et bien on peut y voir outre des litho de Toulouse Lautrec, Van Gogh, Bonnard et autres impressionnistes (le premier qui me dit que c'est pas de l'art contemporain je lui envoie un virus) des Braques, Picasso, Miro, Calder, Giacometti, Jasper Jones, Roschenberg... Ca vous en bouche un coin... moi aussi. Y avait pas mal de monde, surtout des jeunes. Par contre les autres pieces du musee etaient plutot bizarre, on a eu droit a toute une collection de cartes du XVIIIeme siecle, des miniatures persannes, et tout un tas de tableaux d'artistes iraniens contemporain pas trop a mon gout (j'ai trouve ca un peu fade).
Pour aller au musee on a pris un taxi grace a une dame iranienne qui parlait francais sans accent. Elle est apparue tel un ange, elle nous a aide et est reparti (parce que ce jour la on aurait pu mourir aucun tacos ne voulait nous prendre), le chauffeur etait bien sympa sauf qu'il nous a parle de pigalle et des piscines en Europe (il etait alle en Italie, France et Allemagne), on sentait trop le mec frustre... (Maylis) D`autant plus qu`il ne m`a pas regarde une fois dans son retroviseur, il ne s`adressait qu`a Christophe. C`etait le premier homme de la cinquantaine qui se conduisait comme un macho. Les autres hommes sont plutot paternels et protecteurs avec nous deux.
Sinon ensuite apres avoir traine dans un parc bien tranquille on est alle dans un coffeshop prendre un the. On a rencontre un petit gars du nord de l`lran (de Marivan pour ceux qui ont une carte, un kurde) et sa petite amie de Ispahan. On etait dans ce cafe, a Teheran y'en a pas mal en sous sol. Celui-ci c'etait un lieu un peu a la mode ou les jeunes etudiants viennent fumer la Chicha et boire du The. On a fait une bonne heure de tchatche avec eux en anglais. Ici les couples se retrouvent sans probleme.
C'est la qu'on a fait notre premier vrai repas, un truc bon, bien Bon : un DIZI... hummmm
C'est un pot au feu dans une soupe de tomate. C'est place dans un pot. Tu verses la soupe dans ton bol, tu mets de leur super pain dedans que tu manges une fois imbibe et apres tu as un pilon pour ecraser les legumes et la viande (mouton) que tu verses dans la soupe et hop c'est parti. C'est de la tuerie. Les legumes c'est des pois chiches et des patates, dedans y'a je sais pas quelle epice qui donne un gout de fou.
Bon et bien oui j'ai mange de la viande, parce que sinon je vais mourrir de faim y'a pas autre chose que ca, rarement du poisson, ce sont des fous avec la viande et le riz.
Sinon, niveau bouffe on a esseye des ragouts (khoresht) de haricots ou pois casses cuits dans des sauces avec des legumes.
On a aussi gouter les brochettes mais bon ca nourri sans plus, rien de bien revolutionnaire. Le seul truc qu'on a pas vraiment aborde c'est les desserts, et la il va falloir que ca change parce qu`a Kashan, ou on vient d`arriver, ca a l'air d'etre une ville a sucrerie...
Mais le plus important de tout ces jours derniers ca a ete la rencontre avec deux gars terribles. Ali et Behrouz. Ali est iranien et parle anglais et son colloc Behrouz est turc et ne parle pas anglais. Ils etaient dans le meme hotel que nous.
Un soir je suis alle discuter un peu sans entrain, j'etais claque, dans leur chambre. ca a duree je sais plus combien de temps. On a discute au debut pas mal des traditions en Iran, France (ca va etre le nouvel an ici), puis de la vie en general et enfin des differences de niveau de vie entre la France et l'Iran, de ce qu'il pensait de son pays... bref ca a dure pas mal de temps.
Le lendemain, ils nous ont rejoint vers 13 h dans le centre de la ville et on est alle a Darakeh et Darban ;c`est au nord de la ville c'est un endroit ou tu peux surplomber Teheran, c'est dans les montagnes, tu y va en metro et en taxi et ensuite tu montes a pied.
Tu suis un chemin borde d'echoppes qui vendent des prunes et pruneaux, des boissons, y'a plein de resto... c'est tres beau de soir quand la nuit tombe, le jour c'est les montagnes qui sont jolies. Donc Ali est Behrouz nous y ont amene. En fait c'est Behrouz qui nous a toujours mene car ca fait 12 ans qu'il vit a teheran alors que Ali ca fait que quelque mois. On a passe une apres-midi vraiment super mais on a pas reussi a surplomber Teheran parce que je pense qu`il faut bien trois-quatre heures pour atteindre le sommet... et on s`est arrete manger de la viande grillee avant... Cet endroit est surprenant car c`est une montagne amenagee pour le plaisir et la detente. Resultat, de multiples et animes restos bordent le chemin encaisse de la montee et des sofas (on ne connait toujours pas le nom de ces sortes de lit de repos en fer qui sont recouverts de tapis et de coussin et sur lesquels on s`installe pour manger... la honte) sont meme installe au-dessus du lit de la riviere qui se transforme parfois en cascade. Des guirlandes scintillent partout et la musique accompagne le grimpeur encore et toujours. Bref, la civilisation est meme en altitude !!! En tout cas, on a bien respirer l`air pur de la montagne avant de redescendre dans le nuage de CO2 de Teheran.
Hier soir, samedi, Behrouz et Ali nous ont amene visiter un mausolee impressionnant, dans le sud de Teheran. C`est un lieu de recueillement et de grande ferveur ou les gens viennent prier et demander la guerison d`un proche ou d`eux-meme. Dans la partie des hommes, Christophe a vu des peres portant des enfants trisomiques pour demander leur guerison. J`ai fait la visite, etant la seule fille de la troupe, accompagnee d`une des gardienne du lieu (un peu un dragon je pense qui a reprimande deux jeunes nanas en train de jouer avec leur portable) avec un tchafor fleuri... Je me trouvais un peu ridicule parmi toutes ces femmes en noir qui, pour certaines, pleuraient...
A bientot !

jeudi 8 mars 2007

Premiers jours a Teheran

Pour ceux qui ont recu le mail de Christophe hier, ca va etre redondant mais je n`ai pas eu le temps hier d`ecrire un mail. Donc apres une escale d`une nuit dans la ville paradisiaque de Bahrein, la ville de tous les possibles et ou toutes les energies semblent inepuisables, nous sommes arrives a Teheran mardi apres-midi et le premier contact a ete rude ; Teheran est une ville survoltee, avec embouteillage, bruit et pollution a un niveau difficillement imaginable pour qui ne connait pas Dehli par exemple. Vu que je ne connais pas Dehli, ce fut un choc... D`autant que Christophe dit que c`est plus pollue et bruyant que Dehli. A cela, il faut rajouter pour moi la legere modification de perception des choses que porter le voile m`a donne le premier jour. Mon champ de vision etait un peu reduit et avec la circulation de Teheran, ce n`est pas forcement rassurant... mais avec l`habitude et un autre voile, moins a la mode de soeur Emmanuelle, c`est bien mieux. (fin de l`intro de Maylis...)
Pour les autres et pour les nouveaux sur la liste ;
Eh bien on y est toujours.
On sort a peine du musee de la ceramique et du verre. Franchement, rien que pour ce musee ca vallait le coup de venir ici. Il y avait du verre pre-islamiaque et islamique et surtout de la ceramique de le periode islamique, des 12 et 13e siecle et devinez quoi? A cette periode, les representation humaines ne sont pas interdites, loin de la et hommes comme femmes ont le type mongols, normal car Gengis Khan est passe par la. Il y a des vases au bec en forme de coq, de lion ou simplememt en forme de bec d`oiseau. Les plats ont un diametre impressionnant. Et toute cette ceramique est recouverte entierement de motifs vegetaux peints (petites palmettes et feuilles stylisees) en frise et de visage humains. Le tout peint soit dans des tons ocres et beige, soit bleu-noir-blanc, dans le style appele Minai. Dans ce dernier style, on a vu (et vous verrez aussi bientot...) un vase en ceramique ajouree (pas pratique comme contenant ... mais magnifique) peint en noir et bleu avec des motifs vegetaux entrelaces et des visages de femme en medaillon... un veritable petit bijou.Trop trop beau, vous verrez en temps utile les photos (car il ne faut pas etre trop presse dans la vie).
Sinon quoi de neuf, ici c'est l'enfer de la voiture en permanence meme si on finit par s'habituer a traverser la rue en se disant qu'on peut se faire renverser par une voiture a chaque instant. En fait je crois surtout que les conducteurs sont des brutes (les parisiens au volant sont des petits joueurs). Bon hier, apres le musee national d'iran on est alle dans un salon de the situe dans un petit parc ou les gens font du sport. C'est comme chez gymnasium sauf que c'est dehors et que c'est gratos. y'a plein d'appareils de muscu et hommes comme femmes font des exercices... mais separes. D`un cote d`une allee c`est les hommes, qui jouent au foot, font des exercices de muscu ou jouent aux echecs ou au domino et de l`autre cote, ce sont les femmes. On n`en a vu qu`une seule qui faisait tres tres serieusement ses exercices de muscu, drapee dans son tchador noir (voile qui lui couvre tout le corp, depuis les cheveux jusqu`aux chevilles). Je precise que je ne me sens pas (encore) dans l`obligation d`en porter un (c'est maylis qui ecrit ca) et heureusememt car d`apres ce que j`ai compris il est assez difficile de le maintenir en place, et je pense donc que la sportive a du faire appel a moult pinces et epingle de nourrice pour reussir a le maintenir. D`autres jeunes filles etudiaient ou se promenaient mais en tout cas, c`etait moins ludique que pour les gars...
Je ne rajouterais rien de plus a ce que Maylis vient de decrire sur le parc.
Sinon que le soir j'ai discute avec un petit gars fort sympathique qui travaille a teheran et qui est d'Ispahan. on a discute pas mal de temps ca fait que today je peine un peu alors que maylis est fraiche comme une gazelle (une corne ?).
Hier soir on a mange dans un reto salon de the, maylis du poulet au riz et moi de la truite frite. et bien on peut dire aue c'etait correct. on espere faire de meilleurs rencontres culinaires. par contre le cadre etait tres tres beau, une grande piece, plein de divan immensent (je vous dirais le nom correct plus tard) sur lequel on est couche pour manger (j'en connais en France qui font deja ca) ou boire un verre de the ou fumer la chicha.
Bon ca pourrait durer des heures par ce qu'on a vu pleins de truc,
Bises a vous tous
(message envoye le jeudi 8 mars 2007, de Teheran)